Ami lecteur, ouvre ta gueule !

Parce que Les Urbains de Minuit sont un outil, nous vous donnons la parole.
Vos réactions seront lues et approuvées par notre sympatique comité de rédation dans les 48 heures.
Les propos racistes, xénophobes ou outranciers ne seront pas publiés.










CAPTCHA Image   Reload Image
Enter Code * :

ENREGISTRER
Numéro 61 - 07 septembre 2016
Inscrivez-vous à notre mailinglist :

 

  LA  CHRONIQUE  ILLUSTREE

 

                                            

 

(Max Ernst)

 

en vérité ce n'est pas du courage qu'il nous faut, c'est

du besoin de nécessité :

0 commentaires

Du courage

Dialoque intime avec le texte de Cynthia Fleury " La fin du courage "

 

" Savoir qu'il va falloir tenir alors que rien ne tient. Est-ce cela la vie ? La vie digne  ? " (C. F.) 

Oui. Et tenir jusqu'au bout. En endurance. Sinon c'est la mort tout vivant.

Le courage c'est d'abord le besoin de nécessité : la nécessité c'est au fond de soi le " ne cessum ", ce qui ne cède pas. La nécessité est, parce qu'elle ne cède pas, la pierre sur laquelle le courage prend appui ; quand nous chutons, nous pouvons nous y raccrocher, parfois en demandant de l'aide. Le courage, ça va, ça vient. Accepter que la vie soit cyclique "qu'il faut courir le mauvais temps et se rasseoir au bon" (Montaigne), et que cela n'entame en rien la nécessité.
 
Etre courageux c'est connaître la peur et la surmonter. "Si je savais seulement de quoi j'ai eu peur, j'aurais fait un grand pas" (Sartre La Nausée). Distinguer le vrai courage du faux :  "Il est certains maux qu'il est de notre devoir de redouter, qu'il est même noble de redouter, et honteux de ne pas craindre" (Aristote, Ethique à Nicomaque). Céder à la peur : adaptation ou  lâcheté ? Courage : impudence, témérité ? Se servir de la philosophie pour apprendre à discerner. L'histoire nous le dit : les grands désastres, la fin de l'humain  ont toujours eu lieu par des hommes intimement convaincus d'être courageux  ; tout comme les grandes et belles révolutions. Etre vigilent. Etre sa propre vigie. Discerner le bien du mal, le vrai du faux. Refuser le simulacre, ce faux qui veut être vrai  parce que c'est sa fonction.
Un repère : le pouvoir, la vanité. Est ce que cet acte qui me demande du courage va m'apporter un quelconque pouvoir ou un déploiement de mon narcissisme vaniteux ?  Courage d'être éternellement soi en l'absence de vanité. "Le courage ou l'absence de ruse." Jankélévitch

Savoir aller chercher la vitalité là où elle se trouve. Et vivre à propos. "Quand je danse je danse ; quand je dors je dors"  "Etre présent à soi-même"  "Notre grand et glorieux chef d'œuvre est vivre à propos" Montaigne, les Essais III l'art de vivre.
S' il n'y a pas ou plus d'à propos, passer à autre chose.

Courage du commencement. Peut-être le courage est-il moins une vertu que "la condition de réalisation des autres vertus. Sincérité, justice ou modestie, elles commencent toutes par ce seuil de la décision inaugurale" Jankélévitch Le traité des vertus II . L'art de commencer. Se décourager. Et puis recommencer. Comme Sisyphe. Ce qui est fait reste à faire. "L'initiation est sans fin". "Gardons-nous simples et pauvres, nus et sans arrière-pensées, indifférents aux détails mesquins, pour que le diable crève de notre innocence et de notre courage." (Ibid)
Vouloir. Faire ce qu'on a à faire. "Cette chose qu'il faut faire, c'est moi qui doit la faire" (Ibid) Séance tenante.

Sonia Grdovic, en écho à Cynthia Fleury

 


 

1 commentaires
Le 2013-04-03 07:20:22 par Pascale Allegret
prendre des risques, croire en soi, croire en l'action

Très bel article Sonia
Numéro : 61 - 60 - 59 - 58 - 57 - 56 - 55 - 54 - 53 - 52 - 51 - 50 - 49 - 48 - 47 - 46 - 45 - 44 - 42 - 40 - 39 - 38 - 37 - 36 - 35 - 34 - 33 - 32 - 31 - 30 - 29 - 28 - 27 - 26 - 25 - 24 - 23 - 22 - 21 - 20 - 19 - 18 - 17 - 16 - 15 - 14 - 13 - 12 - 11 - 9 - 8 - 7 - 6 - 5 - 4 - 3 - 2 - 1 -