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Chronique : L'Homme convivial, par Sonia Grdovic
La Chronique IllustréePUBLIÉ LE 15/12/2013 à 17 PAR LES URBAINS DE MINUIT (photo : source inconnue) Chronique : L'Homme convivial, par Sonia Grdovic 0 commentaires L'Homme convivialPUBLIÉ LE 12/12/2013 à 02 PAR SONIA GRDOVIC Depuis juin 2013, de grands intellectuels français ont rejoint l'Urbanité, arrivant à cette même conclusion que celle des braves gens : la société sera conviviale car tel est son unique salut.
Convivialité. Redonnons la jolie définition de ce mot : désigne le plaisir de vivre ensemble, de chercher les équilibres nécessaires à un échange sincèrement amical autour d'une table. Autour d'une table, ou d'une oeuvre d'art, ou autour de n'importe quoi qui nourrit le corps et l'âme. Qui dit société dit cité, qui dit cité dit politique (du grec politikos, de la cité). Or existe t'il meilleur objectif politique que celui du plaisir de vivre ensemble ? La convivialité est donc politique. La convivialité ne peut être simulée. Elle ne peut être frelatée. Pourtant elle l'est. Après destruction des "équilibres nécessaires à un échange sincèrement amical" au sein de la cité, à savoir la destructions des choses simples (une invitation à la maison pour du pain, du fromage et du vin, un bord de mer à portée des yeux, des jardins normaux, des marchés couverts dans les quartiers comme d'avant le temps des supermarchés, des bancs publics sous les arbres, fontaines au coin des rues avec des artistes aussi, cinémas normaux à un prix normal, café à prix normal.....), voilà que les élus, les industriels, les banquiers, les notables pensent pouvoir nous refourguer leurs simulacres, sans que les Urbains le remarquent ! Ce n'est pas possible. Même sans avoir lu Ivan Illitch, "La convivalité" (1973), ça n'est pas possible. Bon. Illich y explique "qu'à un certain moment du développement industriel d'une société, les institutions, mises en place par cette dernière, deviennent inefficaces. Ainsi, l'école uniformise, discrimine et exclut au lieu de former, la voiture immobilise au lieu de transporter, la médecine rend malade au lieu de soigner, l'énergie met en danger au lieu de contribuer au confort." Il s'agirait de ne pas confondre instrument (comme la croissance économique) de la société industrialisée qui :
et outil convivial. Un outil convivial doit répondre à trois exigences :
Il serait assez judicieux que nous soyons capables de faire ce distingo. Et quand les actes nous en laisserons le temps, promis, nous lirons Ivan Illitch.
Sonia Grdovic, aux niçois qui mal y pensent
1 commentaires |
Merci Sonia pour ce sur-éclairage de ce qui fait que nous sommes là, les Urbains, ensemble, avec tentative de convivialité.