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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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La Chronique Illustrée

(photo : source inconnue)

Chronique : L'Homme convivial, par Sonia Grdovic

0 commentaires

L'Homme convivial

http://lesconvivialistes.fr/

Depuis juin 2013, de grands intellectuels français ont rejoint l'Urbanité, arrivant à cette même conclusion  que celle des braves gens : la société sera conviviale car tel est son unique salut.

 

Convivialité. Redonnons la jolie définition de ce mot :  désigne le plaisir de vivre ensemble, de chercher les équilibres nécessaires  à un échange sincèrement amical autour d'une table. Autour d'une table, ou d'une oeuvre d'art, ou autour de n'importe quoi qui nourrit le corps et l'âme.

Qui dit société dit cité, qui dit cité dit politique (du grec politikos, de la cité).

Or existe t'il meilleur objectif politique que celui du plaisir de vivre ensemble ?

La convivialité est donc politique.

La convivialité ne peut être  simulée. Elle ne peut être frelatée.

Pourtant elle l'est. Après destruction des "équilibres nécessaires à un échange sincèrement amical" au sein de la cité, à savoir la destructions des choses simples (une invitation à la maison pour du pain, du fromage et du vin, un bord de mer à portée des yeux, des jardins normaux, des marchés couverts dans les quartiers comme d'avant le temps des supermarchés, des bancs publics sous les arbres, fontaines au coin des rues avec des artistes aussi,   cinémas normaux à un prix normal, café à prix normal.....), voilà que les élus, les industriels, les banquiers, les notables  pensent pouvoir nous refourguer leurs simulacres,  sans que les Urbains le remarquent !

Ce n'est pas possible. Même sans avoir lu Ivan Illitch, "La convivalité" (1973), ça n'est pas possible.

Bon.  Illich y explique "qu'à un certain moment du développement industriel d'une société, les institutions, mises en place par cette dernière, deviennent inefficaces. Ainsi, l'école uniformise, discrimine et exclut au lieu de former, la voiture immobilise au lieu de transporter, la médecine rend malade au lieu de soigner, l'énergie met en danger au lieu de contribuer au confort." Il s'agirait de ne pas confondre instrument (comme la croissance économique) de la société industrialisée qui :

  • génère des coûts sociaux (exclusion et/ou chômage, précarité, aliénation)
  •  met en péril les conditions (matérielles et spirituelles) d'existence de l'homme sur terre
  • crée sans cesse des besoins nouveaux

et  outil convivial. Un outil convivial doit  répondre à trois exigences :

  • il doit être générateur d'efficience sans dégrader l'autonomie personnelle
  • il ne doit susciter ni esclave ni maître
  • il doit élargir le rayon d'action personnel in Wikipedia

Il serait assez judicieux que nous soyons capables de faire ce distingo.

Et quand les actes nous en laisserons le temps, promis, nous lirons Ivan Illitch.

 

 

 

Sonia Grdovic, aux niçois qui mal y pensent

 

1 commentaires
Le 2013-12-29 21:08:53 par karla paslac
Et tout ceux qui ne veulent pas l'être, tant pis pour eux !

Merci Sonia pour ce sur-éclairage de ce qui fait que nous sommes là, les Urbains, ensemble, avec tentative de convivialité.
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