Plage du Crotoy, Picardie, 1898, le galeriste Maurice Joyant prend cette série de photos d’Henri de Toulouse-Lautrec crottant. Donc.
Parlons un peu de la décence :
La Chronique illustréePUBLIÉ LE 13/02/2013 à 14 PAR LES URBAINS DE MINUIT Plage du Crotoy, Picardie, 1898, le galeriste Maurice Joyant prend cette série de photos d’Henri de Toulouse-Lautrec crottant. Donc. Parlons un peu de la décence : 0 commentaires De la décence ordinairePUBLIÉ LE 12/02/2013 à 21 PAR SONIA GRDOVIC Décence, sens moral inné, vertu naturelle et commune… Pas vendeurs. Ça tombe bien nous n’avons rien à vendre. Alors déroulons le fil qui nous relie à Georges Orwell (Essais, articles et lettres) via Bruce Bégout (De la décence ordinaire). L’homme ordinaire n’a pas besoin de se tourner vers certaines autorités pour agir moralement. Cela suppose que la notion de bien et de mal est naturelle à l’homme ordinaire en société, avant toutes normes conventionnelles d’éducation, de religion, de morale, de politique, ou de fonction. La décence commune est instinctive aux hommes ordinaires, particulièrement aux plus qu’ordinaires : aux gens que l’ensemble de la société considère comme indécents, à cause de leur manière débraillée et/ou gueularde de vivre. Nous on les appelle les Urbains. Selon Orwell, cette moralité innée a peu à peu été oubliée, voire rejetée par les formes de sociétés supérieures, et n’est sauvegardée qu’au sein des classes populaires, où la vie infiniment vulnérable nécessite que nous prenions soin les uns des autres. Si Orwell insiste tant sur la décence ordinaire des petites gens, c’est pour dénoncer l‘indécence extraordinaire des notables, des élites politiques et intellectuelles (celles qui tirent leur trop de pouvoir, autorité et argent, du soin qu’ils ont pour fonction d’apporter aux petites gens). Indécents et hypocrites car ce sont les mêmes qui, méprisant la vie ordinaire, n'ayant pas la première idée de ce que signifie être pauvre, pérorent des questions d’éthique, de citoyenneté ou de santé au lieu de réfléchir aux conséquences de leur propre situation sur l'économie, la société. Orwell qui, dans les années 30 a assisté à l’embrigadement des intellectuels européens dans les régimes dictatoriaux, l’explique précisément par cette « coupure d’avec la vie ordinaire, mobile et plastique, qui favorise la stéréotypie comportementale. (BB) ». Le programme politique d’Orwell basé sur la décence commune réfléchit à comment transformer le réel en faisant entrer la décence dans toutes les strates, et en la reconnaissant comme un pouvoir constituant. Toute société juste ne peut que s’appuyer sur la décence commune. Il existe en effet dans la vie des gens ordinaires des qualités primordiales : respect, solidarité, refus de la domination. Il s’agit pour nous de préserver ces réflexes. C’est difficile car ce faisant nous devons agir contre. Contre l’instrumentalisation à des fins économiques de chaque citoyen, isolé et pensé comme source de profit maximum pour un coût minimum, standardisé, dépouillé de ses facultés de création, d’analyse critique et de réactions, de langage même, par l’ensemble des structures publiques et privées. « Cette perte constitue le danger des dangers de la modernité, la liquidation de l’expérience primordiale et de ses formes de vie. (BB) » Agir contre, c'est inévitablement agir de l’intérieur : « la civilisation machiniste est là et on ne peut la critiquer que du dedans, parce qu’on est tous dedans. (GO) » Préserver cet ordinaire du bien , vivre la vie comme elle va dans des actes, des mots, des attitudes, faire, inventer des solutions dans la ville, tout bien regarder, créer, insufler cette décence commune du dedans des systèmes qui en sont vidés, si possible ne pas désespérer.La bonne santé ordinaire de la société dépend de chacun de nous. Même si nous ne sommes plus tout à fait en bonne santé – la lucidité se paie – nous ne sommes pas résignés.
À Mathias Girard, in mémoriam
Sonia Grdovic
2 commentaires Le 2013-02-13 10:12:08 par K Je ne comprends pas tout... Depuis le 7, j'ai comme le cerveau en compote mais je reviendrai relire tout cela Sonia... Une phrase : Même si nous ne sommes plus tout à fait en bonne santé (la lucidité se paie)... Oui ma So, trop cher ! Je ne sais pas si la liste des grands lucides de ce monde existe mais il certain que Mathias, y a sa place... *** k Le 2014-06-25 12:50:00 par boris burasovitch je suis juste content de faire parti des gens ordinaires ! Mathias GirardPUBLIÉ LE 11/02/2013 à 14 PAR GILBERT D'ALTO Minuit est en deuil autour de Nice Je connaissais peu Mathias Girard. J'avais admiré ses oeuvres lors du Festival du Peu à Bonson. J'ai apprécié ses talents de D.J lors du réveillon des Urbains à l'atelier de Domenico. Je l'ai souvent croisé dans le Vieux Nice, ou encore à la cave Romagnan. Son air déguingandé, son éternel sourire, son air moqueur, voire frondeur ne laissaient pas apparaître les démons qui l'habitaient, et qui le conduisirent à ce geste fatal, jeudi 7 février dernier. Organisateur d'évenements artistiques chez lui, curieux de tout, passionné (trop peut-être...), Urbain parmi les Urbains, surtout autour de Minuit, avec aussi les plus démunis, il était une permanente source d'enthousiasme. Il nous manquera beaucoup. Salut, l'artiste. Gilbert D'Alto. (photo Serge Le Belge) 2 commentaires Le 2013-02-13 09:25:13 par Les Urbains de Minuit Mathias repose en ce moment même à l'Hôpital Pasteur. Malheureusement, nous ne pourrons lui adresser nos adieux au reposoir de l'hôpital uniquement aux alentours du 22 Février. La cérémonie d'incinération aura lieu quant à elle précisément le 22 Février à 15h30, Route du Var. Antoine Girard Le 2013-02-16 08:02:41 par Gilbert Caty Tristesse en pensant aux longues souffrances qui ont accompagné Mathias vers cette décision radicale et soutien en pensant à son sympathique fils, son hyper-sensible frère Julien, à toute sa famille et à ceux qui l'aimaient. Je rappelle ici mon téléphone : 06-07-41-43-62 |