le n° 55 des UdM est le dernier de la saison : de l'horreur ludique à la terreur réelle, sur mer comme sur terre, souriez...
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Chronique : Sonia Grdovic "L'homme est une phalène comme les autres" (republication)
La Chronique IllustréePUBLIÉ LE 15/07/2015 à 20 PAR LES UDM le n° 55 des UdM est le dernier de la saison : de l'horreur ludique à la terreur réelle, sur mer comme sur terre, souriez... et apprenez à voler Chronique : Sonia Grdovic "L'homme est une phalène comme les autres" (republication) 0 commentaires L'homme est une phalène comme les autresPUBLIÉ LE 15/07/2015 à 08 PAR SONIA GRDOVIC Papillon de minuit aux ailes droites et délicates, au corps grêle, la phalène a pour caractéristique principale d'être subjuguée par la lumière, et d'en mourir. Elle vient pourrir nos dîners aux chandelles en s'immolant au-dessus de nos mains enlacées, nuit après nuit, été après été, et ce depuis que les dîners aux chandelles existent. L'homme ne peut pas sauver la phalène. Mais il peut toucher du doigt, en considérant son karma, toute la dimension sadique de la Création. Parce que : faire mourir des papillons de nuit dans la lumière, au lieu de les faire vivre le jour, c'est sadique. A part l'homme, je connais peu d'autres animaux suicidaires, car si la phalène s'immole c'est bien qu'elle est sensible à la dimension sadique de la Création. Ou sinon je n'ai rien compris. Remarquons qu'à l'instar de l'homme, la pahalène est une imago. Tous les papillons sont des imago, c'est à dire la forme adulte et ailée de la chenille. Ce n'est pas facile d'être une imago. Jung vous en parlera mieux que moi. "Imago" vient de l'étrusque "masque mortuaire". Les masques mortuaires, à l'empreinte prise dans la cire, furent les premières images nommées images. Sages. La phalène aussi est pâle, comme la bougie dans laquelle elle meurt. D'ailleurs son nom vient du grec phalos : "blanc". A ne pas confondre avec phallos : "membre viril en érection". Qui lui a deux L. OQ bien sûr. Et parfois au feu. CQFD.
Sonia Grdovic, aux Urbains de Minuit 2013-09-02, n° 18
Mots clés : #psychanalyse, # jung 1 commentaires |
Bon... Ton texte est un admirable raccourci allégorique pour le thème que tu as récemment proposé: "Les limites du corps", sur lequel je me suis échiné en vain, car si, en l'occurrence, la notion de limite reste floue et en tout cas multiforme, le seul terme, pour toute chose dans l'univers, c'est la mort, réglée et déterminée par le temps. Mais si l'on intègre la mort comme élément constitutif de la vie, aucune limite n'existe plus, et alors s'ouvre sous nos pieds le gouffre de l'inconnu, ou au-dessus de nous la porte vers on ne sait quoi.
"Il suffit de passer le pont,
C'est tout de suite l'aventure..."
(Georges Brassens)