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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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"Si rien avait une forme" d'Annie Le Brun

Ne prétendant pas ajouter mes mots pour présenter ceux d'Annie Le Brun, je la porte simplement à votre connaissance, amis Urbains, car 1/ elle a connu Breton personnellement  2/elle a préfacé Sade sur la demande de l'éditeur Pauvert qui a eu le courage inuouï de braver la censure pour  le publier  3/sa pertinence, sa précision chriurgicale sur le contemporain sont précieuses  4/ ce titre est lumineux.

Ouvrez les guillemets :

" Nous sommes face à une désensibilisation par gavage, avec l'anéantissement de tout esprit critique qui va de pair. Le voilà ce libertinage culturel qui est désormais l'apanage de l'esprit fort d'aujourd'hui, de l'homme connexionniste, dont la qualité essentielle est de pouvoir passer d'une chose à l'autre sans jamais s'investir véritablement. À cette mobilisation par désensibilisation systématique, ne serait-il pas temps d'opposer une désertion visant à re-passionner la vie ?
Avec le naturel des saisons qui reviennent, chaque matin des enfants se glissent entre leurs rêves. La réalité qui les attend, ils savent encore la replier comme un mouchoir. Rien ne leur est moins lointain que le ciel dans les flaques d'eau. Alors, pourquoi n'y aurait-il plus d'adolescents assez sauvages pour refuser d'instinct le sinistre avenir qu'on leur prépare ? Pourquoi n'y aurait-il plus assez de jeunes gens assez passionnés pour déserter les perspectives balisées qu'on veut leur faire prendre pour la vie ? Pourquoi n'y aurait-il plus d'êtres assez déterminés pour s'opposer par tous les moyens au système de crétinisation dans lequel l'époque puise sa force consensuelle ?".

"Si rien avait une forme, ce serait cela" : découvrant cette phrase par laquelle Victor Hugo rapporte ce que lui révélait le télescope d'Arago, un soir de l'été 1834, j'y reconnus tout de suite l'objet de mes préoccupations. Quant à la méthode pour s'en approcher, il la fallait indissociable d'une interrogation formulée dans un domaine, à sa réponse trouvée dans un tout autre domaine, peut-être même des siècles après. Sur ce point encore, je décidai de m'en tenir à la recommandation de Victor Hugo : "Allez au-delà, extravaguez."

Je n'ai prétendu à rien d'autre." Fermez les guillemets.

 

Maria Ceresa, aux Urbains de Minuit et de midi

http://www.franceculture.fr/emission-hors-champs-annie-le-brun-2011-10-03.html

 

Mots clés : #littérature
1 commentaires
Le 2014-03-06 10:06:35 par VICTOR
Merci chère Maria C. pour cette piqûre de rappel sur un livre d'une rare complexité et au même temps de salubrité publique. A lire et à relire (ça s'impose) pour ne pas mourir ou survivre totalement idiot. Il va s'endire, mais c'est mieux en l'écrivant que le reste de la production littéraire de A L B est aussi d'une valeur inestimable et digne du plus grand intérêt, notamment, "Du trop de réalité", "les châteaux de la subversion"...
Au plaisir de l'échange désintéressé.

V.
Numéro : 30 -