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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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Nice, La Maioun do Bebop, une hétérotopie musicale

 

Il était une fois il y a longtemps, l'occupation d'une parcelle de territoire public par des artistes niçois. Quasi une prise de guerre.

Cela se passait sous le régime Peyrat,  fin du deuxième millénaire. C'était "Les Diables Bleus". Au bout de quatre ans de lutte quotidienne contre les autorités municipales, police et CRS, au bout de quatre ans de mépris, de violence, d'insultes, de combat enfin, cette vraie friche fut rasée. Aujourd'hui c'est un parking. Cette aventure a regroupé des centaines d'artistes, abrité de grandes expositions collectives, un chapiteau de cirque, toutes sortes d'associations citoyennes, attiré un public fou. Il y avait là aussi La Maioun (la maison, en niçois) do Bebop, lieu ouvert par le grand musicien de jazz Jean-Luc Danna.

Ce lieu, nous, artistes, l'avions choisi. Après sa destruction, plus rien n'a été pareil. Ce qui s'était regroupé d'intelligences, de talents, d'energies , de liberté, d'opposition s'est dispersé, affaibli, voire compromis, léchant la main de cette municipalité qui nous avait (presque) détruits.

Entre les artistes, il existe la même différence qu'entre les suidés, il y en a des domestiques et des sauvages.

"Le cochon est un produit cultivé tandis que le sanglier pousse tout seul. Le cochon ne s'écarte guère de sa mangeoire, où il est assuré de trouver force bonnes épluchures, et le sanglier quête à travers les grands bois illuminés des couleurs automnales, car il est lyrique, les glands savoureux, les racines fraîches et les amanites sanglières qui sont, comme leur nom l'indique, un champignon réservé à son usage."
Boris Vian

Je dis ça parce que la municipalité a eu cette sadique idée d'installer des ateliers d'artistes aux anciens abattoirs. Certains s'y sont précipités, la plupart  en ont une profonde répulsion. Entre les deux, quelques sangliers, Danna en tête, ont choisi d'occuper "sauvagement" l'endroit.. C'est un joli retournement, un chouette pied de nez, ou pied de porc, comme vous préférez...à suivre.

"Nous collectif niçois de musiciens de jazz occupons depuis le lundi 03 février un local aux Abattoirs de Nice pour demander aux collectivités un espace de répétitions et de concerts.
Nous invitons toutes les personnes qui soutiennent cette initiative à nous rejoindre aux Abattoirs pour un grand bœuf musical."

Collectif Maioun du Bebop
Jean Luc Danna

maioun.dobebop@facebook.com

http://www.facebook.com/maioun.dobebop

Mots clés : #Nice
3 commentaires
Le 2014-02-07 17:36:26 par lapin
ouais c'était bien
Le 2014-02-13 13:38:59 par etzel etzel
Oui, je me rappelle être venu te voir, en 2003 me semble-t-il, à la caserne, ce lieu superbe, fait d'ordre et d'admirables proportions, qui aurait mérité d'être restauré et, pourquoi pas, laissé à votre disposition, avec ces espaces immenses, ces grands arbres, ces quelques herbes folles, ces barbecues aussi... Belle et authentique image de Nice qu'on aime... Mais de quoi d'autre Peyrat et ses semblables sont-ils donc capables, sinon de remplacer la vie par le béton, le bitume et le fric... Concernant les cochons, Vian n'avait sans doute pas d'ascendance paysanne, sinon il aurait su qu'un cochon remis en liberté redevient vite sauvage, qu'il soit verrat, coupé ou truie. Au bout de quelque temps, son poil s'allonge et s'épaissit, et les truies sont vite engrossées par des sangliers de passage. On voit ça en Corse et dans le Sud-Ouest. Pareil pour les vaches. Oui, mais bientôt, on n'aura plus le droit d'élever des animaux dans des enclos non sécurisés. Tout devra être répertorié, contrôlé. C'est comme pour nous, qui n'aurons bientôt même plus le droit de se chauffer au bois, car ça pollue...etc
Le 2014-05-06 14:51:01 par twist-again
Salut , je découvre cette page par hasard et cautionne ce projet de bœuf aux Abattoirs avec Jean Luc .
Je le contacte .
Numéro : 28 -