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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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Le camp d'internement de tziganes de Saliers, pays d'Arles

Au tout début de la Seconde Guerre mondiale, la France n'attend pas l'occupation allemande pour prendre des mesures privatives de liberté à l'encontre des « nomades » : assignations à résidence, déplacements d'un département à l'autre dès 1939, camps de rassemblements, puis camps d'internements, puis camps de concentration. "Sous le régime de Vichy : seuls deux camps, le camp de Lannemezan et le camp de Saliers sont consacrés exclusivement à l'internement de « nomades » en zone sud. En zone nord les Allemands sont à l'origine de l'internement des nomades. Selon la thèse de l'historien Denis Peschanski publiée en 2002 et qui confirme son estimation de 1994, le nombre des Tsiganes internés une ou plusieurs fois entre 1940 et 1946 s'élève 3 000 et 6500 selon d'autres estimations (...) Après la guerre le dernier camp à fermer est le camp des Alliers à Angoulême, qui fonctionne jusqu'au . À la sortie, les familles libérées ne retrouvent pas les roulottes et chevaux qu'elles possédaient et ne reçoivent aucune aide ou indemnisation." (in Wikipedia). Tous les camps avec des populations tziganes, 30 camps au total en France, ont été ouverts par Jean Boin en 1946...

Commémoration du Camps de Saliers le 23 mai 2015, événement porté par les fils et filles des internés du camp. Allons-y.

Je ne sais pas ce que j'imaginais, mais j'imaginais quelque chose. Ce qui fait que lorsque je suis arrivée au camp de Saliers je n'ai pas compris.

Du vent, l'herbe de la Camargue, les marécages, rien d'autre. Si, des stèles et des gens, et des drapeaux français. Y passer une heure au soleil de printemps me fut physiquement éprouvant, le vent rend fou.

Tout ceci pour ne pas oublier (pour ceux qui savent) et pour savoir (pour ceux qui ignorent)  : les 677 personnes enfermées ici entre 1942 et 1944, les 227 enfants arrachés à leurs mères pour être placés dans des orphelinats afin qu'ils deviennent de bons français, les conditions de survie pendant ces deux années, ceux qui en sont morts, parce qu'ils étaient Tziganes, et nomades, et Français.

Le mémorial a été dressé le Dans son discours lors de la cérémonie d'inauguration, le sous-préfet du département a qualifié le camp de Saliers de « camp de concentration ». De ce point de vue aussi, c'est la première fois qu'une autorité de l'État reconnaît l'existence de tels camps sur son sol." (in Wikipedia). Ce mémorial existe grâce à Mathieu Pernot qui a découvert cette histoire et l'a empéchée de disparaître.

, pas de sortie, pas d'issue de secours. 

C'est difficile parce que le week end suivant, pour les Saintes, ils auront à subir quelques humiliations des décisions municipales et des forces de police en place. "La réalité du pèlerinage c'est ça, c'est qu'on n'a pas l'air super bienvenu non plus… des arrêtés municipaux en pagaille, des plots de béton qui nous empêchent de circuler et de stationner, des toilettes fermées, le parc fermé, etc.  Peut-on encore accepter ça ? Venir de l'autre bout de la France ou d'ailleurs, être parqués sur des terrains minables pour se retrouver photographiés par une horde de gens qui ne nous aiment pas une après-midi ? et après ? ce sera quoi ? un zoo gitan ? y'aura des panneaux ne pas donner de la nourriture aux gitans ? ça suffit !" sic Gigi Bonin, président de l'ONG Fils et Filles d'Internés du Camps de Saliers.

Elle sert à ça la mémoire, à donner des armes pour être bien vivants au présent.

 

Sonia Grdovic, aux Urbains de Minuit

e camp a servi en 1952 de décor au film de Henri-Georges Clouzotle Salaire de la peur, puis a été dynamité et rasé après le tournage. Si quelqu'un veut mener l'enquête sur le pourquoi de cette destruction, nous sommes tout ouïe.

Vous voulez voir le camp de Saliers le voilà : attention toute ressemblance avec un lieu ayant vraiment existé n'est pas fortuite.

 

page facebook Mémoires du camp de concentration de Saliers
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Numéro : 54 -