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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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La Rentrée des p'tits chefs

Ces jours-ci, il n'y a pas que nos chères têtes blondes, brunes, rousses, pouilleuses qui font leur rentrée, non hélas...

Après leur 2 semaines all inclusive à Djerbah, 399 euros vol A/R compris, nos petits chéfaillons ou du moins, ceux qui aimeraient bien l'être,  recommencent à polluer l'espace public des brasseries du centre-ville, grossir le troupeau de mécontents chroniques des transports en commun, brûler à crédit les energies fossilles dans des embouteillages d'autos, à crédit zaussi. "Je ne dis pas que ce n'est pas injuste, je dis seulement que ça soulage !" ( sic Théo dans "Les tontons flingueurs")

Ce sont eux qui planqués derrière leur téléphone, vous rappelle qu'il n'y a plus d'argent sur votre compte, qu'il y a trop de ci, pas assez de ça, et avec les manières en plus. De ce petit pouvoir qui leur est temporairement attribué, comme une revanche sur leur vie,  ces petits cravateux,  ces minables tailleurs simili-Chanel, en profitent pour vous humilier. Pas tous non,  mais quand même, la pratique se généralise...

Midi, centre-ville, la meute composée de 4 à 8 individus se dirige vers une brasserie  "formule express à treize euros cinquante". A sa tête le mâle Alpha (pour cette fois car on sait  depuis Tatcher que quand une femme se met à vouloir être aussi con qu'un mec, elle y arrive haut la main), bonne taille, belle présence, costume impeccable, regard un peu ailleurs loin des contigences. Viennent ensuite, l'adjoint rondouillard et jovial aux cravates approximatives. Le senior,  psycho-rigide aux mains moites et qui n'a pas grimpé dans la hiérarchie, la vamp quinqua très soignée  qui se sent trop à l'étroit dans cette agence, le petit roquet branché aux dents longues et au QI  à 2 chiffres, la jeune bimbo  porno chic  et enfin la déléguée syndicale rigolotte et bruyante aux lunettes fantaisie et aux chemisiers criards.

Si vous vous trouvez coincés à côté d'une de ces tables de petits chef de succursales : fuyez pauvres fous !  Il n'y a pas plus indigeste ,  plus démoralisant que de subir la logorrhée de ces ectoplasmes en sursis, en train de se disputer leur maigre part d'infini, à coup d'argument, à coup de tirades, de blagues salaces, de petites glorioles invérifiables : des "tu verrais comme je te l'ai mouché le commercial de...", "avec moi c'est comme ça et pas autrement", "il va apprendre à me connaitre le gars de la compta", "je l'ai toujours dit", "j'ai toujours pensé", "les affaires sont les affaires", "comment voulez-vous travailler avec un gouvernement pareil...".

Je bénis les livreurs de sushi, de slow-food ou de bagels bios qui maintiennent ces cloportes derrières leurs minables bureaux à la pause de midi, ainsi que les gymnasiums des centre-ville qui prennent le relais sur l'heure gagnée du repas. Au moins on ferme sa gueule sur un vélo elliptique  et quel calme pour les oreilles des gens normaux.

Amen !

Dans les transports en commun : 

Si le malheur vous poursuit jusques dans les voiture bondées d'un Ter ou d'un TGV, pauvres poissards que vous êtes, vous voilà face au sous-chef de bureau dont le maigre salaire l'a repoussé en pavillon de banlieu, qui partage une partie de son trajet  de retour avec la fille timide de la compta. Elle, secrètement admirative, rapport à son mari qu'est artisan, lui "qui aimerait bien avoir l'air", comme disait le Grand Jacques, et qui malgré toutes les petites brimades de la journée, des demi-défaites, les petits compromis, va nous inventer une histoire   où il ne s'en laisse pas compter, où il a les coudées franches et où a lui seul, et en une seule journée, il a sauvé la boite...tout ça en parlant à haute voix pour que  ça n'échappe à personne. "Alors, tu descends là..." "Oui Roger, comme tous les jours" , "Ben alors, à demain, à la machine à café..."

Deuxième version : la version TGV . C'est fou dans un seul TGV, combien l'on peut trouver de Steve Jobs au mètre carré. Des self made men partout, portables collés à l'oreille, parlant haut, pour eux vous n'existez pas.... à croire que leur jet privé a encore dû passer à la révision. Ils sont vendeurs de voitures d'occasions, ingénieurs en tuyaux plastiques, experts en roulements à bille... des enfants quoi. (http://www.lesurbainsdeminuit.fr/coups-de-coeur-et-autres-coups?ac_id=3773)

Une fois retournés dans leurs foyers respectifs, nos pauvre petits chef, tous niveaux confondus, ils sont comme les autres, avec leurs problèmes, leur bobos aux coudes, leurs gosses qui braillent...ça en devient pathétique quand par hasard vous les croisez hors de leur petits agencements fantasmés. Pour peu , ils seraient comme nous, les autres... mais c'est vrai qu'on doit s'avouer à soi-même, et moi le premier, que par certains aspects, on leur ressemble parfois un peu...nous aussi.

 

Edmond Dantesque aux Urbains de Minuit, et de midi

 

3 commentaires
Le 0000-00-00 00:00:00 par Fredi
Une chronique pleine de préjugés et de procès d'intentions envers les 80% qui se contentent de la médiocrité. Ils peuvent même s'y complaire que je ne verrai pas l'intérêt de crier la haine et le mépris que tu leur voue. Je préfère l'émulation et l'inspiration à la caricature et ses dérives: l’amalgame et le catalogage.

D'habitude j'aime beaucoup la ligne éditoriale des Urbains, mais là ...
Le 0000-00-00 00:00:00 par edmond Dantesque
Salut Fredi, ce n'est pas une chronique mais un article parmi tant d'autres, au deuxième degré assumé. Il m'est arrivé dans ma vie de pas avoir de fric du tout et de me faire humiler par mon banquier... puis en avoir suffisament pour sentir les regard changer, les attitudes, le son de la voix.Je ne sais pas quel travail tu fais et personnellement je n'ai rien contre les employés de bureaux, chef d'agence etc... tant que leurs façons de se répandre en fadaises ne viennent pas polluer ma vie (moi Je ne parle jamais de mon inintérressant travail en public de manière à ne pas importuner les autres) j'ai assez de mon relevé de banque et de mes deux coups de fils par an. Après je pense, pour paraphraser Guy Debord qu'il existe une certaine misère sociale, psychologique,dans milieu des employés de bureaux (cf. " de la misère en milieu étudiant"), pour ne pas parler du harcelement moral, sexuel, des menaces de morts, mises aux placards dans les grandes entreprises comme ORANGE, La Poste etc... Ce serait l'objet d'un autre article, plus sérieux celui-là. Pour finir, je te renvoie au dernier paragraphe de mon article, et te rappelle aussi que tu peux très bien proposer un article qui sera bien entendu à approuver par la rédaction avant publication, pas par moi car évidement je suis un personnage de fiction. Je te souhaite un bon week-end. E.D.
Le 0000-00-00 00:00:00 par sonia
ce texte, pamphlétaire et caricatural, fait bien sûr part de la ligne éditoriale des Urbains, nous nous en excusons auprès des petits chefs....personnellement en tant que fondatrice et rédac chef du Journal, si je l'avais écrit j'y aurais également ajouté les fachos les vieux cons les ados et autres meutes gueulantes bref la vie quoi.........
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