Les Indignés c'est nous, c'est vous.  A notre modeste échelle, ici nous  inventons les Urbains de Minuit, avec des vrais morceaux d'humain dedans, et de l'art  en particulier puisque c'est notre métier, notre travail,  toujours en guerre contre le format, la grille, la langue de bois et les compromis ; ainsi nous posons  notre pierre à l'édifice, ou lançons notre pavé dedans, c'est selon.

Le grand édifice politique, c'est Nouvelle Donne qui en France le construit. Alors j'ai demandé un rdv à Jean Baptiste Coutelis, cofondateur, représentant sud-est et tête de liste  aux européennes de 2014.  Voici, amis Urbains,  ce que j'en ai appris , compris et je le dis, apprécié.

"Depuis que Stephane Hessel  a réveillé les citoyens du monde en 2011, tous se sont rendus compte de la puissance de frappe non seulement  des Indignés, mais aussi de la force d'action de mouvements citoyens déjà existants : en France citons Attac (1998), Colibris (2007), Fondation Abbé Pierre (1992), l'Appel des Appels (2008), caractérisés par l'action citoyenne et le refus de l'engagement politique , conséquence d'une grande désillusion. Dans ce refus de la politique, un  collectif directement issu des Indignés français s'est formé : le Colectif Roosevelt (2012)."  (J.B. C.)

Pour reprendre une expression de Stéphane Hessel et Edgar Morin (qui font partie des fondateurs du mouvement), le Collectif Roosevelt vise "une politique du vouloir-vivre et re-vivre, qui nous arrache à une apathie et à une résignation mortelles".  Depuis 2012 ce collectif a fourni une somme de travail, de réflexions et de propositions économiques, financières, politiques impressionnantes. Le Collectif Roosevelt s’inspire de la démarche volontariste et interventionniste de l'ancien président américain Franklin Delano Roosevelt pour sortir de la crise de 1929, le « New Deal » (ou nouvelle donne en français). Il agit selon deux modalités principales : d'une part, promouvoir quinze propositions de réformes auprès des parlementaires, des partenaires sociaux et des gouvernements, d’autre part animer des groupes locaux qui organisent formations, débats et conférences, dans l'esprit de l'Education populaire.

L'Education Populaire : j'ouvre une parenthèse mais je suis certaine que Jean Baptiste Coutelis ne m'en voudra pas. L'Education Populaire est issue du Conseil National de la Résistance (Stéphane Hessel toujours présent). Ils ont dit et acté que, pour vivre en démocratie, il faut former des citoyens -  si possible sans les déformer. Il ne suffit pas d'avoir une constitution, il ne suffit pas d'avoir des lois et des règles, il ne suffit pas d'avoir un droit de vote pour être dans une démocratie : il faut se former, en tant qu'individu bien sûr, mais aussi en tant que citoyen. Il faut se former à se regrouper, il faut se former à parler ensemble, à prendre des décisions ensemble quand on n'est pas d'accord etc...Et ça toute sa vie.

"Certains membres du Collectif Roosevelt ont fait des aller/retours avec le Parti Socialiste : Pierre Larrouturou, Véronique Lacoste, Stéphane Hessel et moi même, afin d'y porter des motions décidées  au sein du Collectif. Sans grand résultat. Nous avons donc quitté le Parti Socialiste définitivement. Pour créer Nouvelle Donne le 28 novembre 2013 avec des ex Verts, Modem et Front de Gauche. Mais la grande majorité de Nouvelle Donne est constituée de primo adhérents, 8 000 environ. Nouvelle Donne est le parti politique issu des tous ces mouvements citoyens. Notre but, très clairement, est de pousser au changement de République ainsi qu'à un changement constitutionnel. La démocratie telle qu'elle existe aujourd'hui ne fonctionne plus de manière populaire. C'est aussi pour prouver qu'un autre système est possible, que Nouvelle Donne fonctionne en sociocratie." (J.B. C.)

La sociocratie est un mode de prise de décision qui permet à une organisation, quelle que soit sa taille — d'une famille à un pays —, de se comporter comme un organisme vivant, de s'auto-organiser. Le mot sociocratie a été inventé par Auguste Comte (1798-1857). Du latin societas (société) et du grec krátos (autorité) : la gouvernance du socios, à la différence du dêmos (peuple). Dans les cités grecques, le dêmos ne regroupait que les propriétaires fonciers, augmentés des artisans et des commerçants : les citoyens au sens antique du terme ne regroupaient qu'une petite partie de la société...http://www.sociocratie.net/Theorie/index.php

"Nouvelle Donne n'a pas d'appareil hierarchique mais différentes organisations autonomes, ou comités, ou cercles, composés d'adhérents.  Notre programme, collégial, est rédigé par les adhérents, un comité de 8 personnes est  désigné pour faire la compilation des textes. Nous partons du postulat que la croissance économique, c'est fini, et qu'il faut trouver des solutions à côut zéro et qu'il est urgent de court circuiter les banques http://www.nouvelledonne.fr/le-programme-des-europeennes. Les têtes de listes (en parité hommes/femmes) pour les élections européennes ont été désignées au vote à bulletins secrets par des commissions de volontaires tirés au sort. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/nouvelle-donne-arretons-les-150674". (J.B. C.)

" Je souligne une autre caractéristique de Nouvelle Donne : certains de nos adhérents sont encartés au Parti Pirate. Nous sommes les deux seuls partis politiques qui admettons cette double apartenance." (J.B. C).

En Europe  Syriza en Grèce, Podemos en Espagne, sont également en liens avec Nouvelle Donne.

La nouvelle donne européenne est en marche.

Sonia Grdovic, aux Urbains de Minuit, et de midi

annexe : Stéphane Hessel http://www.lesurbainsdeminuit.fr/chronique/4188