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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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La feeeeerme

Depuis quand peut-on en tant qu’individu, s’exprimer librement ? Tout est fait pour nous faire croire, ou penser,  que nous pouvons le faire.

Dès l’enfance, nos parents, les enseignants, les adultes (nous sommes encore petits) nous demandent de nous taire. Un enfant ne peut s’exprimer librement, sauf dans des créneaux définis par les grands. Cette soi-disant liberté d’expression par la parole, ici, est fausse.
Qui n’a pas entendu ou ne dit pas : il ne faut pas dire ceci ou cela, on ne doit pas dire ça aux grands, toi tu es encore un enfant.

C’est certain qu’il n’est pas très agréable, voir pas du  tout, s’entendre dire par un enfant : « t’es pas belle (ou beau) tu sens mauvais de la bouche, je n’aime pas ta chemise, elle a une vilaine couleur…» immédiatement les parents se confondent en excuse (alors qu’ils pensent la même chose) auprès de la personne en expliquant à leurs progénitures qu’ils ne doivent pas dire ça, cela ne se fait pas. 

Ah, chers parents hypocrites que nous avons eus ou que nous sommes.

Et là, l’enfant comprend que chaque fois qu’il s’exprime librement, y compris dans sa classe, qu’il est possible de penser mais surtout, surtout une règle « il faut se taire ».

Et une certaine liberté d’expression s’entrave de chaînes qui s’alourdissent tout au long du périple de notre silence demandé socialement.

Par exemple, la manifestation fait partie de la liberté d’expression. Normalement, tout individu dans une démocratie devrait pouvoir (selon l’article 19) manifester dans la rue, sa joie, sa douleur, son mécontentement ; qu’il soit politique, familiale, sociale… Impossible.Pour manifester dans la rue, il faut passer par des demandes administratives et quelques fois se voir interdire l’horaire décidé ! Pour manifester il est nécessaire d’avoir une autorisation, ce n’est plus une liberté.

Liberté d'expression ? Pas vraiment

La liberté d‘expression finit là où la violence débute.  Violence directe ou insinuée. La violence des mots hurlés, d’un texte, d’une image, d’informations audiovisuelles, d’un film, de coups donnés, de la guerre… Cette soi-disant liberté d’expression est néfaste pour le bien-être d’autrui par cette violence véhiculée. Depuis quelques années, la liberté d’expression passe par Internet. Certains pays ferment cette  liberté vers le Monde non seulement en l’interdisant mais le plus souvent en privant de liberté physique la ou les personnes qui ont enfreint la liberté du dictateur. Liberté d’expression rime tristement avec répression.

Les arts et la liberté

Kant, a écrit « la liberté est un joyau ».

Joyau artistique au milieu de ce capharnaüm, l’art et sa liberté d’expression. Les arts ont servi depuis très longtemps cette liberté avec des prises de position très politiques pour certains écrivains, poètes,  chanteurs, cinéastes, peintres, musiciens, photographes etc... qui au travers de leurs œuvres délivrent un message, étalent leurs opinions politiques, dénoncent certaines pratiques (tortures, guerres, racisme...). L’artiste au nom de la liberté d’expression est toutefois responsable de son œuvre et de ce qu’elle véhicule ou pourrait véhiculer. La liberté de création ne peut être totale.

La liberté d’expression a ses propres limites,  « en toutes choses on doit agir dans la vue du bien » Socrate

 

 

Claudie, aux Urbains de Minuit
 

3 commentaires
Le 0000-00-00 00:00:00 par Sobriquette
Quel chantier, la liberté d'expression! Je lis dans cet édito deux idées contradictoires: d'une part la revendication d'une liberté illimitée, d'autre part la reconnaissance qu'une liberté digne de ce nom est responsable donc limitée. Plutôt que de les juxtaposer, ne peut-on essayer de réfléchir aux critères sous lesquelles une limite, donc une contrainte, est compatible avec la liberté ou plus encore la constitue? Il me semble en effet que toute liberté est limitée, non parce que le monde est ce qu'il est et que c'est regrettable, mais parce que cette limite est interne à sa définition même: à moins d'appeler "liberté" toute manifestation individuelle ou de groupe y compris pulsionnelle (est-ce de l' "expression"?), la liberté s'exerce dans un champ donné, autorisant ce qui construit un monde jugé (à raison, à tort?) digne d'être vécu. Mais qui pose la limite: un grand ou petit chef, la loi, le peuple? Quoi autoriser, quoi interdire et au nom de quoi? Autoriser un déferlement de haine, où se profile le risque de lynchage? Interdire des slogans dérangeants pour le pouvoir en place? Sur ce sujet, il faut renoncer à tout consensus: depuis quand la politique est-elle un lieu d'accord parfait? Quelle limite, donc quelle société voulons-nous? C'est à cela, je crois, que la réflexion doit s'accrocher. Chantier à sans cesse réexplorer! Pensons aux débats complexes et passionnés, emmêlés et nécessaires, qui ont suivi les attentats de janvier 2015.
Un article qui m'a éclairée: https://www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2011-4-page-97.htm
Le point intéressant de l'article selon moi: l'idée qu'on "fait croire" à une liberté absolue. Dommage qu'ensuite, on ait l'impression de lire que la liberté est effectivement absolue ou n'est pas: l'illusion du coup n'est pas démontée, elle est plutôt confortée.
Bonne route aux Urbains!
Le 2015-10-09 18:36:15 par sonia grdovic
oui Sobriquette, tout est en chantier, et ce journal les permet tous, questionnons nous les uns les autres sans craindre la contradiction, l'un continuant la réflexion de l'autre, merci pour votre commentaire !
Le 2015-10-10 18:04:00 par salamalecs
Il est dommage que, dès le début, soit confondu "liberté" et "faire ce qu'on veut"...
La liberté ne s'entend que dans un cadre donné, sinon quelle est-elle ?
D'autre part, le fait de demander l'autorisation n'est pas antinomique de la liberté, ce serait même le contraire.

Il aurait fallu commencer par revenir à la notion même, car en l'oubliant, tout s'écroule.
Numéro : 56 -