
Qu'en pensent-ils, qu'en ressentent-ils, comment ils vivent les auteurs matériels de la terreur ?
Pendant des jours, je me suis posé ces questions. Parmi les nombreux documents que je l'ai lus et vus il y en a deux qui, je pense, sont essentiels à la compréhension. Le premier est un documentaire : "Les soldats d'Allah", une enquête signée par le journaliste français Saïd Ramzi (pseudonime essentiel pour protéger sa sécurité) qui a infiltré l'intérieur d'une "cellule" de jeunes français de confession musulmane, recrutés par des groupes extrémistes pour combattre "à partir de" la guerre contre l'Occident. Il a filmé avec des caméras cachées et il a couvert toutes les étapes du recrutement des «soldats» du Jihad. Avant la fréquentation des sites en ligne qui donnent l'espace à l'idéologie de la «guerre sainte», puis, avec des réunions de personnes en marge de la mosquée, suivi le renforcement des relations personnelles avec Oussama, un jeune homme de vingt ans qui cultive l'idéal du martyre et a déjà été en prison pour terrorisme.
Ramzi est un journaliste français musulman qui a été conduit à réaliser sa propre enquête pour comprendre un phénomène qui l'a touché personnellement (les regards inquiets qu'il attire dans le métro, les contrôles sévères aux frontières).
Les impressionnants faits documentaires sont nombreux, mais deux particulièrement frappants. Le premier c’est l'importance d’Internet dans ses espaces insondables, comme l'a démontré Ramzi, en utilisant l'application Telegram, qui, en dépit d'être très simple est extrêmement efficace pour la finalité de ces fanatiques ; avec cette application, gratuite, on peut envoyer un nombre illimité de messages, photos, vidéos et toutes sortes de fichiers. Les groupes Telegram peuvent avoir jusqu'à 5000 membres et on peut créer des canaux pour diffuser des messages à un nombre illimité d'abonnés. En bref une aubaine pour les «soldats»; pour ne pas mentionner le navigateur Tor, le logiciel qui permet de naviguer sur Internet et d'y rester anonyme et où on peut accéder au net notoirement sombre, ont peut tout trouver et tout acheter, de la drogue aux armes.
Le deuxième aspect choquant du documentaire est une analyse psychologique des motivations de ces jeunes «soldats» que l'enquête fait ressortir avec une grande puissance. Un ensemble d'impulsions, du désir de rédemption sociale à la recherche d'un prix «supérieur» à atteindre après la mort par l'assassinat en masse, des monstres qui croient fermement dans le meilleur, en échange de l’effusion de sang des “infidèles”. La société française en ressort comme une poudrière traversée par des tensions cachées, de plus en plus difficiles à contrôler.
Rachat, sentiment d'impuissance, colère et haine pour la communauté occidentale, émergent d’un autre document impressionnant qui est l'interview qui est passé il y a quelques semaines, par la journaliste italienne Francesca Borri, sur les djihadistes du SI dont l'un sur Bilal, tunisien de 31 ans, de même origine et du même âge que l'auteur du massacre de Nice.
Ces images dramatiques me ramènent à ces sentiments que je ressens depuis la soirée tragique du 14 Juillet à Nice et ce qui émerge est le concept pour moi le plus évident : le MAL. Depuis des jours, je sens cette présence plus ou moins cachée dans chaque pensée, chaque image, chaque phrase ; tout ce qui concerne les auteurs de la terreur est enveloppé et imprégné par cette obscurité, le mal qui pour trop d'âmes perdues est la dimension naturelle , et la mort qui se déchaîne brutalement, sur les lieux de la coexistence civilisée de notre communauté.
Nous sommes habitués depuis un temps certain aux injustices, elles sont courantes, visibles, tout le temps, mais au moins pour ces choses il y a toujours l'espoir d'une réponse possible, d'une histoire qui peut évoluer, d'un système qui peut arriver à mieux fonctionner et faire précisément, de la justice ; aussi, nous sommes habitués à des incidents, à ceux naturels et ceux provoqués par l'homme, nous en voyons de toutes les couleurs sur chaque partie de la planète, nous sommes mis à jour en temps réel et dans un sens, même un peu accros, tellement habitués.
L'horreur de l'autre est quelque chose qui ne nous appartient pas, à laquelle nous ne sommes plus du tout habitués, pas dans cette partie du monde, surtout sur la Promenade des Anglais, symbole d'une ville comme Nice ; l'horreur du 14 Juillet 2016 est quelque chose qui change à jamais un endroit et les gens qui connaissent cet endroit.
Ceci est l'horreur, maintenant que nous avons connu sur notre peau, la peau de personnes comme nous, qui n'y étaient pas allées cette nuit pour être au milieu d'un champ de bataille, mais s'y sont trouvées de façon inattendue et ont été submergées physiquement et moralement, doublement trompés par un ennemi sournois, presque virtuel, mais bien réel, mesquin et lâche comme personne au monde, et la sensation d'avoir été dupés par un système de sécurité qui laisse en fait perplexe, surtout pour ceux qui connaissent les mesures et dispositifs qui sont régulièrement adoptés à Nice lors d'événements tout aussi importants, tels que le carnaval
ou le festival de Jazz ; ces événements sont payants et bien plus sécurisés grâce à beaucoup de déploiements plus cohérents des forces de sécurité et de l'ordre : vous ne voulez pas que quelqu'un vienne pour profiter du spectacle sans payer le billet ?
Gianni Marsiglia aux Urbains de Minuit
A cosa pensano, cosa sentono, come vivono gli autori materiali del terrore ? Per giorni mi sono posto queste domande. Tra i tanti documenti che ho letto e visto ce ne sono due che secondo me sono essenziali per capire, il primo è un documentario : «I soldati di Allah», un’inchiesta firmata dal giornalista francese Saïd Ramzi (pseudonimo indispensabile per proteggere la sua sicurezza) che si è infiltrato all’interno di una «cellula» di giovani francesi di fede musulmana, reclutati dalle frange estremiste per combattere «dall’interno» la guerra all’Occidente. Documentando tutto con telecamere nascoste, Ramzi ha percorso tutte le tappe del reclutamento dei «soldati» della Jihad. Prima la frequentazione di siti online che danno spazio all’ideologia della «guerra santa», poi gli incontri di persona ai margini della Moschea, poi il rafforzamento dei rapporti personali con Oussama, un ventenne che coltiva l’ideale del martirio ed è già stato in carcere per terrorismo. Ramzi è un giornalista francese musulmano, che è stato spinto a realizzare l’inchiesta proprio per capire di più di un fenomeno che lo ha toccato sul personale (gli sguardi preoccupati che attira in metropolitana, i controlli aspri alle frontiere). I fatti impressionanti del documentario sono molti ma due in particolare colpiscono: il primo luogo la rilevanza di internet nei suoi spazi non tracciabili, come dimostra nel servizio di Ramzi l’uso dell’applicazione Telegram, che pur essendo particolarmente semplice è estremamente efficace per le finalità di questi fanatici; con questa applicazione, gratuita, si possono inviare un numero infinito di messaggi, foto, video ed ogni tipo di file. I gruppi di Telegram possono avere fino a 5000 membri e si possono creare canali per diffondere messaggi ad un numero illimitato di iscritti. Insomma una manna per i “soldati”, per non parlare di Tor Browser, il software che consente di navigare online restando anonimi, e con cui si può accedere al dark net dove notoriamente si può trovare e comprare di tutto, dalla droga alle armi. Il secondo aspetto sconvolgente del documentario è l’analisi psicologica delle motivazioni di questi giovani «soldati», che l’inchiesta fa emergere con grande potenza. Un insieme di pulsioni, dalla volontà di riscatto sociale alla ricerca di un premio «superiore» da raggiungere dopo la morte attraverso l’omicidio di massa, mostri che credono fortemente in un al di là migliore in cambio di spargimento di sangue degli “infedeli. La società francese ne viene fuori come una polveriera attraversata da tensioni, sempre più difficili da controllare.
Volontà di riscatto, senso di impotenza, rabbia e odio per la comunità occidentale emergono nell'altro documento impressionante che è l’intervista di alcune settimane fa di Francesca Borri a jihadisti dell’IS tra cui spicca quella a Bilal tunisino di 31 anni, stessa origine e stessa età dell’autore della strage di Nizza
Queste immagini drammatiche mi riportano a quelle sensazioni che ho dentro dalla tragica sera del 14 luglio qui a Nizza, e ciò che emerge è il concetto per me più evidente: il MALE . Da giorni ne sento la presenza più o meno nascosta in ogni pensiero, ogni immagine, ogni frase, tutto ciò che riguarda gli autori del terrore è avvolto e permeato da questa oscurità, dal male che per alcune, troppe, anime perse è la dimensione naturale, è la morte che si scatena in modo brutale sui luoghi della convivenza civile della nostra comunità.
Alle ingiustizie siamo abituati da tempo, scorrono sotto gli occhi di tutti in continuazione, ma almeno per queste cose c'è sempre una speranza di una risposta possibile, di una storia che si può evolvere, di un sistema che può arrivare a funzionare meglio e rendere appunto, giustizia; anche agli incidenti siamo abituati, sia a quelli naturali che a quelli causati dall'uomo, ne vediamo di tutti i colori da ogni parte del pianeta siamo aggiornati in tempo reale ed in un certo senso anche un po' assuefatti, dunque abituati.
L'orrore invece è qualcosa che non ci appartiene, a cui non siamo per nulla abituati, non è di questa parte del mondo, men che meno della Promenade des Anglais, luogo simbolo di una città come Nizza che non a caso è rappresentata da sempre da un'immagine di questa storica passeggiata; l’orrore del 14 luglio 2016 è qualcosa che cambia per sempre un luogo e le persone che quel luogo conoscono.
Questo è l'orrore, ora lo abbiamo conosciuto sulla nostra pelle, sulla pelle di gente come noi, che quella sera non era uscita per trovarsi nel mezzo di un campo di battaglia, ed inaspettatamente ci si è trovata e ne è stata travolta fisicamente e moralmente: gente doppiamente ingannata, da un nemico subdolo, direi quasi virtuale, ma purtroppo reale, meschino e vigliacco come nessuno al mondo, ed ingannata anche da un sistema di sicurezza che effettivamente lascia perplessi, soprattutto per chi conosce le misure ed i dispositivi che sono regolarmente adottati a Nizza durante eventi altrettanto importanti come il Carnevale
od il Festival del Jazz ; in quei casi si tratta di eventi a pagamento e quindi molto più sicurizzati grazie a ben più consistenti spiegamenti di forze: non vorrete mica che qualcuno entri a godersi lo spettacolo senza pagare il biglietto?
http://skygo.sky.it/ondemand/canali/sky-tg24/i-soldati-di-allah/52944.shtml
http://espresso.repubblica.it/attualita/2016/07/28/news/io-infiltrato-in-una-cellula-del-califfo-1.278747?ref=HRBZ-1