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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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Zingari en Italie + pétition en France

 

C'est le lendemain de Noël, 10 heures du matin, je marche avec mon chien sur le boulevard Joseph Garnier à Nice. La température est plutôt froide, la rue déserte. Je vois, non loin de moi sur le trottoir, une fille. Elle n’a pas  plus de 12 ans. Elle est assise sur le sol, avec un petit enfant dans les bras, tout au plus âgé d'un an, qui pleure et gémit, essayant de se débarrasser de son étreinte.

 Le verre placé en face d'eux est vide. J'y laisse tomber quelques pièces de monnaie. Le visage de cette fillette me semble être un lac de résignation, désespérément constant et immuable face au monde agité qui tourne autour d'eux.  Il  y a les cris du petit. Peut-être voudrait-il simplement jouer comme  le ferait un enfant de son âge. Mais il ne peut pas. 

Je passai. Je ne pus oublier. Hanté, j'essayai de comprendre. J'ai pensé à la vulnérabilité de cette communauté. J'ai aussi pensé aux autres personnes qui n'appartiennent pas à cette communauté et qui sont, elles-aussi, dans la rue, à mendier.  J'ai pensé à toutes ces minorités visibles. 

Puis, me sont revenus en mémoire les propos, tenus il y a  quelques semaines dans la presse italienne, par le Président de la Région Toscane, Enrico Rossi.  Il avait publié cette photo sur Facebook : 

avec le commentaire suivant :

"Je vous présente mes voisins. De gauche à droite :  Cassandra, Andra, Verdiata et Francis avec dans ses bras le petit Narcisa. A côté de moi : Robert, le père de Narcisa et Dragos. A sa droite, son cousin. Papina, à genoux,  Papusa et Nadia sont debout, la mère de Narcisa. La dernière est Dana, l'épouse de Dano qui rit derrière l'objectif et prend des photos de ce beau dimanche après-midi à Florence ".

La famille de Rom, qui a été photographiée, est incluse depuis 2001 dans le projet du "Réseau pour l'hospitalité dans le monde", coordonné par deux magistrats, Luciana Breggia et Mark Bouchard. La maison dans laquelle ils vivent a été mise à leur disposition en vertu de ce programme. Un membre de la famille, originaire du centre de la Roumanie, a longtemps collaboré avec Caritas, et un autre a un emploi régulier.

En bref, pas exactement représentatif de ce qui se passe en Italie. S'agirait-il d'une "publicité" en quelques sortes ?

Les résultats de ce projet ont été très fortement controversés, les commentaires de cette photo, très violents. 

La politique et l'opinion en Italie vis-à-vis des Rom ou Tziganes est dure. Il s'agit-là d'une cible facile qui déchaîne les violences. L'épreuve de force est directe, avec ceux considérés comme "l'ennemi ethnique".

Qui sont ces Italiens si résignés ? De braves gens, au grand coeur...sauf quand il s'agit de Tziganes, bien sûr...

Ils s'indignent lorsqu'ils voient des images des camps de la mort. Ils sont consternés quand ils voient, à la télévision, un documentaire sur les pogroms. Or, ils n'éprouvent pas de honte quand ils abordent les «Tsiganes» avec des mots dignes d'un SS : "Ils sont sales, ne veulent pas travailler, il volent, kidnappent les enfants ... ". Pourtant, les Tziganes aussi furent victimes de la solution finale, mise en place par le IIIème Reich.  Tant de préjugés dûs à un manque de connaissances concernant les groupes ethniques nomades qui peuplent notre pays...!

Les Italiens savent en fait très peu de choses sur les gitans, leur histoire et leur culture, leur mode de vie et....la discrimination qu'ils subissent chaque jour. De grands préjugés enracinés dans la culture populaire nationale, comme autant de faits destinés à être classé dans notre esprit immédiatement comme un danger.

N'est-il pas un individu, doué d’un esprit, de sentiments, des pensées, expériences ? A croire que non pour certains.  Racisme. Ceux qui pensent en ces termes, ne se différencient pas de criminels nazis.

Fort heureusement, d'autres visions s'offrent à notre attention :

"Les gitans sont un peuple qui écrit un chapitre important dans l'histoire de l'homme. Ils vivent sur cette planète depuis des milliers d'années, sans nation, ni armée, ni propriété. Ils préservent une tradition qui représente la culture la plus vraie et la plus simple de l’Homme, la plus proche des lois de la nature. Cela peut paraître une vision partielle ou romantique ? J’essaie juste de faire une lecture moins superficielle de la représentation habituelle.  Les Tsiganes vont vers l'abolition de l'argent, prônent l'échange comme dans les sociétés primitives. Parce que la vie n’est pas si difficile à vivre ainsi, et cela serait suffisant afin de renouer avec nous-mêmes. Ceci n'est pas fantaisie, ni ésotérique: c’est la sagesse ". - Fabrizio De André

"... Les Roms parcourent le monde depuis plus de deux mille ans, souffrant de Dromomanie, l'engouement du mouvement continu. Ils mériteraient le Prix Nobel de la paix, car ils le font sans armes et n'ont jamais déclaré la guerre pour des territoires. Malheureusement les Historiens préfèrent considérer les gens que lorsqu' ils sont organisés en États, ce qui exclut les Roms. Il est vrai que les Tziganes volent, ont volé, même dans ma maison. Je considère cela comme une défense. L'industrialisation a détruit leur économie, faite d'artisanat qui, avec les manèges et les élevages de chevaux étaient leurs moyens de subsistance. ".  Fabrizio de André sur Khorakhanè, 1988.

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pétition  française qui sera remise à

M. Valls, Premier Ministre

Faites respecter la trêve hivernale pour les Roms

http://www.change.org/p/m-valls-premier-ministre-faites-respecter-la-trêve-hivernale-pour-les-roms?recruiter=38892610&utm_campaign=signature_receipt&utm_medium=email&utm_source=share_petition

 

 

 

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Numéro : 49 -