Ami lecteur, ouvre ta gueule !

Parce que Les Urbains de Minuit sont un outil, nous vous donnons la parole.
Vos réactions seront lues et approuvées par notre sympatique comité de rédation dans les 48 heures.
Les propos racistes, xénophobes ou outranciers ne seront pas publiés.










CAPTCHA Image   Reload Image
Enter Code * :

ENREGISTRER
Numéro 61 - 07 septembre 2016
Inscrivez-vous à notre mailinglist :
aussi sur www.facebook.com/lesUdM

Manifestons nous ! il en restera toujours quelque chose.

 

Rien ne sera comme avant. La multitude qui vient de se répandre dans les villes en France et dans le monde est la démonstration de la supériorité claire et écrasante de la liberté de pensée contre la violence  du fondamentalisme religieux, qui tue tout ce qui existe en dehors de lui. Une folie qui résulte de la combinaison de l'ignorance (têtes sans espoir, vides) et des objectifs d'hommes mauvais.

Les temps sont durs, ils l'ont été avant  les évenements  du 7 janvier 2015, ils le sont partout dans le monde, et des rassemblements aux révolutions en passant par les manifestations et les émeutes, beaucoup d'humanité est descendue dans les rues.

"Au cours des cinq dernières années nous avons vu l'explosion de protestations politiques dans plus de soixante-dix pays : certains d'entre eux, comme la Tunisie, Egypte étaient des autocraties ; d'autres, comme l'Inde et le Royaume-Uni, sont des démocraties. Certains sont des pays prospères comme Israël. D'autres, tels que la Bosnie et la Moldavie, sont pauvres. Dans la plupart de ces pays, les inégalités augmentent, mais dans certains, comme le Brésil, elles diminuent. Les protestations ont investi les pays durement touchés par la crise économique mondiale – la Grèce et le Portugal sont les exemples les plus évidents – mais aussi émergents avec des taux de croissance élevés comme la Turquie et la Russie, en grande partie épargnée par la récession. Les manifestations spontanées et imprévues ont explosé mais sont toujours – il est important de le souligner – non violentes. Pour les garder ensemble, un mélange de fatalité et d'impossibilité. Toutefois, le caractère pacifique des manifestations n'a pas évité des affrontements avec la police et les effusions de sang : nous avons tous vu les images du Caire, Istanbul et  Kiev. Au contraire, elles impliquent que les manifestants, contrairement à leurs pères révolutionnaires, ne pensent pas à un renversement de l'ordre établi. Le trait distinctif des manifestations du 3eme millénaire est leur taille : il s'agit d'événements de masse... Manifestations différentes, mais des slogans  incroyablement similaires : aux quatre coins du globe ont défilé de manifestants protestant contre la corruption de l'élite, les inégalités économiques croissantes, un manque de solidarité et de justice sociale et de mépris de la dignité humaine. Finalement,  parfois elles ont  réussi à renverser des gouvernements et à bloquer certaines politiques. D'autres mouvements ont été vaincus, ou ont perdu la vigueur. Deux ans après les événements de Moscou, Poutine reste au Kremlin et la Russie démocratique l'est moins qu'avant. En Egypte, l'armée est de retour au pouvoir et beaucoup de ceux qui prétendaient à des élections il y a deux ans aujourd'hui félicitent le « coup d'état populaire » des généraux. Aux Etats-Unis, Occupy Wall Street a disparu si rapidement qu'il avait vu le jour. En Grèce, la résistance contre les politiques d'austérité a faibli. La vague de protestations en Bulgarie a laissé le public plus désespéré et sans espoir  alors que l'Ukraine est aux prises avec une guerre civile et que la Crimée fut annexée par la Russie."

 Aspenia 65: « global Protest » par Ivan Krastev https://www.aspeninstitute.it/document/Aspenia-65-la-protesta-globale-di-Ivan-Krastev

Si nous ne pouvons pas faire grand-chose contre les hommes mauvais, à part espérer que des législations sensées s'appliquent, certainement nous pouvons manifester, et peut-être pouvons-nous faire quelque chose sur le front de la lutte contre l'ignorance.

Le web Journal des Urbains de Minuit (pour rappel  "pamphlétaire et aérodynamique, réactionnel, conçu comme un atelier de l'humain, une plateforme d'information socioculturelle, d'expression libre et d 'affirmation de" indépendance ") arrive à son numéro 50, par coïncidence à ce moment tragique. Cette coïncidence  met en évidence le sens et l'utilité de ce petit et modeste média, qui est celle de la  critique, du pamphlet, de l'indépendance,  qui est passé en deux ans de la taille d'un quartier de Nice à une  dimension nationale et internationale ! La participation active à ce processus est quelque chose qui relève de  la « vie », en ces temps où il est impossible de ne pas être militants, et ce journal nous permet de le faire ; de plus  par définition,  une revue de web en ce moment de confrontation entre des cultures opposées, est un moyen de diffusion d' une totale liberté d'expression, ce qui en fait une arme parfaite contre l'obscurantisme et l'ignorance.

Nous nous sommes demandés ces dernières semaines si nous allions poursuivre cette aventure du web journal, qui atteint cette étape importante du nombre 50. Une certitude solide et incontestable : tout ce qui a été produit dans ces deux années est là, en ligne,  disponible, lisible et vérifiable par n'importe qui à n'importe quel moment, et c'est un travail de qualité à mon avis, très bon, avec de nombreux morceaux d'excellence... bref, finalement la décision était prise : nous continuons, de manière différente, puisqu'il ne sera plus dirigé par Sonia Grdovic, et qu'il sera mensuel, mais il continue, et c'est la chose la plus importante.

Ecrivons ! Il en restera toujours quelque chose !

« Lire c'est protester contre les injustices de la vie, ainsi qu'écrire. Ceux qui cherchent dans la fiction ce qu'ils n'ont pas, disent, sans avoir à le dire et peut-être sans le savoir, que la vie telle qu'elle est ne suffit pas pour satisfaire notre soif d'absolu et qu'elle devrait être mieux." Mario Vargas Losa à la livraison du prix Nobel de littérature 2010.

 

Au fait sans Hara Kiri pas de Mai 68 ! Alors MANIFESTEZ vous il en sortira toujours quelque chose.

 

Gianni Marsiglia, aux Urbains de Minuit

 

0 commentaires
Numéro : 50 -