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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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Libera Terra : là où la mafia a perdu (republication)

 

J'étais avec ma famille dans un supermarché italien en train de faire du shopping pour le week-end lorsque, dans le rayon "légumes secs", j’ai vu un paquet de pois chiches "Libera Terra". Immédiatement, j’eus un petit frisson de plaisir car le contenu de ce sachet est le symbole d'une victoire.

En Italie, depuis plusieurs années, parmi les mesures prises pour contrer le phénomène de la mafia, une loi a été introduite qui permet de confisquer les biens des mafias (maisons, terrains, fermes, entreprises) en confiant leur gestion à des coopératives sociales.

La marque "Libera Terra" symbolise l'admirable travail de ces coopératives qui gèrent des terres confisquées à la mafia dans le sud de l'Italie.

En moins d'une décennie, des travailleurs jeunes et vieux, souvent issus de milieux modestes, et des entreprises conscientes des réalités de la vie sociale ont partagé ces  nouveaux idéaux et opéré une petite révolution tranquille. Ils ont réussi à donner une nouvelle dignité à la terre humiliée par le crime organisé, créant aussi de nouvelles opportunités pour les personnes qui y travaillent : un cercle vertueux qui a réussi à attirer les cerveaux et les bras de toute l'Italie, montrant un exemple rare d'immigration inversée.

"Libera Terra" a laissé et laisse une trace significative sur ces territoires, qui sont des preuves claires, maintenant, de leur reconversion dans la bonne direction. Une reconversion qui va dans le sens du marché, ne rejette pas en bloc une région pauvre de l'Italie (le Sud) et puise sa force dans les préférences des consommateurs et dans la pratique d’une culture respectueuse de l’environnement, sublimant, de cette façon, le rôle social élevé des coopératives "Libera Terra" et ce, dans la partie la plus affaiblie du pays.

Actuellement, le label  « Libera Terra », reconnu comme une action d'utilité publique par le Ministère de la Solidarité Sociale, coordonne plus de 1.600 associations, groupes, écoles et centres travaillant sur des synergies politico-culturelles et organisationnelles capables de diffuser la culture de la légalité. L'éducation à l'égalité démocratique, l'engagement contre la corruption et les camps d'entraînement de la mafia, des projets de travail et de développement, font partie des actions en cours.

L'objectif de ces actions est l'affirmation de l'idée que la coopération sociale augmente la légalité, la qualité, la durabilité tout en restituant à la population ce qui a été enlevé par la violence et l'arrogance, de façon à devenir un symbole du rachat possible, de la justice et du développement pour toute la communauté.

 


Gianni Marsiglia, aux Urbains incorrompus

 

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Numéro : 53 -