Avec ou sans ?
Je suis médecin, j’ai réchappé au nuage de Tchernobyl qui a su contourner notre pays.
Je pars en voyage avec une association, j’ai choisi l’aviation plutôt que la voile, j’ai mal au cœur.
Accompagné de pharmaciens qui distribueront des médicaments, d'infirmières et infirmiers qui panseront ; kinésithérapeutes etc… sans oublier le vétérinaire et son fidèle lévrier. Je n’apprécie pas les chiens et toute autre forme d’animaux de compagnie.
Des amis ophtalmos chaussés de lunettes comptent offrir des bibliothèques pour éduquer.
Les agronomes et paysans emportent des semences pour un développement de l’agriculture.
Quelques avocats s’occuperont des entreprises, du patrimoine et des adoptions.
Des enseignants chargés de cahiers et crayons ; des éducateurs pour le sport et les jeux, des profs d’art permettront la créativité. « Un brin d’humanisme afin de créer l’amitié en échangeant », répètent les bénévoles.
Des couturières pour ravauder les vêtements que les femmes auront triés d’un bazar innommable de tonnes de dons.
Espoir d’un développement, de vivre une communication dont les reporters, journalistes et photographes feront un compte rendu sur Internet au moyen d’ordinateurs.
La partie technique fonctionnera grâce aux électriciens et informaticiens.
Les éoliennes misent en place par des ingénieurs nous permettront d’écouter de la musique à la radio en écrivant quelques lettres ou poèmes. Le cinéma nous manquera, mais nous pourront assister à des spectacles de magie.
J’ai un peu de cannabis qui améliorera nos repas devant la télé en buvant de l’eau. Pas question de sorties au restaurant, nous serons au fin fond d’un désert.
J’ai envoyé mes enfants maçons et architectes sur des chantiers pour leurs vacances. Ils doivent apprendre la solidarité. Ma femme s’occupe d’atelier de cuisine et d’éducation dans une banlieue
Je ne compte pas migrer et ferai à mon retour des conférences dans des quartiers afin de partager mes connaissances au sein des urbanistes.
Nota Bene : chaque mot en italique devrait être suivi de « sans frontière ».
Innombrables associations sans frontière, dont certaines ne franchissent pas leur département français.
Il a fallu faire un choix, les prendre toutes, même sans frontière, aurait nécessité un livre. La Rédac-Chef en aurait fait tout un monde. Je reste solidaire aux consignes sans frontière imposée, afin de ne pas être envoyée dans un centre de canoës au fin fond de la Dordogne.
Je préfère l’élevage de chèvres dans un alter-monde.
Claudie, aux Urbains de Minuit
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