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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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Tatouage, guérison du corps et de l'âme

Le tatouage est une pratique effectuée depuis le néolithique ; Ötzi, l'homme des glaces, a été découvert dans les Alpes italo-autrichiennes et arbore des tatouages supposés thérapeutiques. Sa mort est estimée à environ 3500 av. JC et les scientifiques ont décelé sur lui la présence de tatouages (petits traits parallèles le long des lombaires et sur les jambes) correspondant aux points d'acupuncture connus. Cette découverte laisse supposer que le tatouage, outre son utilisation pour marquer son appartenance à un groupe ou une ethnie, servait déjà, à l'ère du néolithique, à des fins curatives.
De nos jours, des "tatouages" sont appliqués pour faciliter la reproductivité de certaines thérapies médicales : en radiothérapie externe, des tracés persistants sont appliqués sur la peau afin de délimiter la zone tumorale à irradier. De plus en plus, des malades ont recours au tatouage après une opération afin de se réapproprier un corps mutilé par la maladie. Ainsi, après une mastectomie, certaines femmes se font tatouer la poitrine, soit pour redessiner un téton après une reconstruction mammaire, soit pour "botter le cul à la maladie" en célébrant leur victoire dans leur lutte contre le cancer en arborant des dessins, voire des "fresques" sur leurs poitrines à jamais changées.
Le tatouage peut également permettre une réappropriation du corps, non pas mutilé par la maladie, mais malmené par le "corps médical". Lorsque l'on est malade, on nous transporte d'IRM en scanner, on se voit injecter des produits, percer d'aiguilles et de perfusions, on est dépossédé de son corps au profit de la recherche médicale. Par le tatouage, le malade décide de ce qui se passe sur et dans son corps : c'est une douleur choisie, assumée, libératrice ! Certains assimileraient cette démarche à du masochisme, mais ce n'est en réalité qu'une façon de reprendre possession de son corps qui jusqu'ici dépendait des médecins.

Au-delà d'un effet de mode, le tatouage peut également être vecteur de thérapie, permettant de guérir le corps, mais aussi l'esprit : bien souvent, le tatouage est porteur de sens pour celui qui le porte. Le corps devient un journal intime, marqué par les souvenirs d'événements ou de personnes, dessins plus ou moins symboliques encrés dans la peau, exutoires, résilients. Libérant la parole du tatoué, attisant la curiosité de ceux qui les voient.

La frontière entre démarche artistique, ornementale et réappropriation du corps et de l'esprit est mince, et le tatouage est en passe de devenir la nouvelle "thérapie" à la mode... Demain, tous tatoués ? 

 

Ta Gali, aux Urbains de Minuit

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