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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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Rûmî, la religion d’amour

(photo : http://www.harakiri-choron.com/)

 

Toujours, quand un cycle finit et que commence un autre, les gens souhaitent et espèrent la paix et l’amour.

Mais ce nouveau cycle 2015 a commencé terriblement. L’attaque au journal Charlie Hebdo a laissé tout le monde choqué. Et, incompréhensiblement, l’assassinat des 12 personnes est passé pour une motivation religieuse, comme s c’était possible de mettre enssemble religion et haine. Les  religions parlent d’amour, enseignent l’amour et ses fidèles vivent l’amour.

Parfois, l’amour est exprimé par la poésie. Une poésie qui n'est pas toujours présente dans notre quotidien. À cause de notre vie troublée, de l'agitation pour des choses qui n’ont pas d'importance, nous fermons nos antennes à l'aspect poétique de la vie. La poésie n’est pas de ce monde.  Elle transcende la matérialité, le concret de la vie, demeure dans des régions subtiles - et vraies - de l'être. La poésie parle de valeurs éternelles, si réelles. La poésie se mêle avec le mysticisme.

Un poète persan du XIIIe siècle a parlé d'amour par la poésie comme personne ne l'avait fait, d’une façon profonde et mystique, Mohammad al-Dîn Jalâl Balkhi, ou simplement Rumi,  et quand ce sentiment l'envahissait entièrement, il ne pouvait faire qu’une chose : silence. Beaucoup de ses poèmes finissent comme ça : un appel au silence, une invitation pour entendre le son des autres sphères. Une extase méditative.

Rumi est considéré comme l'un des plus incandescant mystique de l'islam spirituel, ou soufisme. Un grand poète de la tradition persane et arabe.

Pour célébrer la rencontre avec son maître, Shams de Tabriz, qui lui a donné accès à la contemplation de l'invisible, Rumi a écrit un ouvrage avec plus de cinq mille poèmes. Dans le "Divan de Shams de Tabriz" la beauté et la force des poèmes reflètent l'intensité de cette réunion et l'expérience mystique partagée entre les deux hommes. Dans la lecture de ces poèmes, nous pouvons aussi sentir le reflet de leurs découvertes et de leurs extases intérieures - et entrer en extase.

Ses poèmes sont le miroir de son âme et ils nous invitent à le suivre dans ce monde plus réel que le monde matériel, le monde des archétypes, que les mystiques perses appellent monde imaginal. De l'amour qui parle.

Rumi est le vrai amour, une lucarne vers les profondeurs du soi. Il est l'infini du ciel, un océan sans rivages.

Il existe aussi une poésie des troubadours, Fedele amore, pour la qualité de l'allégorie où le divin se transforme en amour humain. "Soyez attentifs aux subtilités qui ne se produisent pas en paroles. Comprenez ce qui ne se laisse pas capturer par la compréhension intelectuelle", dit un de ses poèmes. En parlant de cette fonctionnalité de troubadour, Henri Corbin dit "l'amour humain (Eros) donne accès au tawhil ésotérique parce-que l'amour est la seule expérience réelle capable de nous conduire à prévoir et parfois réaliser l'unité de l'amour, de l’amoureuse et de l'aimé. "

Comme Rumi a conçu des poèmes originaux avec des images de grande densité symbolique, sa poésie rappelle ce que TS Eliot appelle "poésie métaphysique". Comme il parle de la danse et de la poésie des cercles et des sphères, il lui est attribué la création de l'ordre Mevlevi, les derviches tourneurs. Mais en fait, c'est son fils, Sultan Walad, le créateur de cet ordre.

Rien ne se compare à la sensation de se joindre à d'autres sphères avec lui. C’est d’amour dont le monde a besoin. 

“L’amour est un océan infini,

Dont les cieux ne sont qu’un flocon d’écume

Sache que ce sont les vagues de l’amour,

Qui font tourner la roue des cieux

Sans amour le monde serait inanimé.

 

Chaque atome est épris de cette perfection

Et se hâte vers lui.

A chaque instant retentit de tous côtés l’appel de l’amour.

 

Si ce n’avait été par pur amour

Comment aurais-je donné aux cieux l’existence ?

 

J’ai élevé cette sublime sphère céleste

Afin que tu puisses comprendre la sublimité de l’amour.”

(Rumi)

 

 

“Je ne suis pas de cet endroit

Ici, je suis un étranger et je marche aveuglément. ”

(Rumi)

 

 

“Sois attentif aux subtilités

Qui n’ont pas lieu en paroles

Comprend ce qui ne se laisse pas

Capturer par la compréhension.

 

Dans le cœur de pierre de l'homme

Brûle le feu qui fait fondre la voile de haut au bas.

romp le voile,

Le cœur découvre les histoires de Hydr

Et toute la connaissance qui vient de nous.” (Rumi)

 

http://www.babelio.com/auteur/Djalal-od-Din-Rmi/14209

 

 

Iara Borges, aux Urbains de Minuit

4 commentaires
Le 0000-00-00 00:00:00 par impressions
superbe et merci pour cette ..transmission. Reçue.
Le 0000-00-00 00:00:00 par Narki Nal
Merci pour cet ode à l'Amour... Mais "Les religions parlent d’amour, enseignent l’amour et leurs fidèles vivent l’amour", je ne peux laisser dire cela. Il n'y a qu'à voir l'état de ce monde, la dévastation et les atrocités commises au nom des religions par leurs fidèles. Vision idyllique, pensée bisounours. Oui les religions parlent d'amour mais d'un amour dévoyé, aveugle et soumis, armé de pierres de sabres et de fusils, un amour qui fait de la femme un être inférieur, un être trouble qui peut souiller (pouah! son sang), qui doit se plier, se faire pardonner qu'elle est femme.
Le 0000-00-00 00:00:00 par Clara Tenebris
Bonjour Narki Nal ! Je pense que celui qui ne cherche pas déjà ardemment l'amour dans son coeur ne la trouvera dans aucun texte, ni aucun paysage ...

Merci Iara Borges pour cet article très inspire !
Le 0000-00-00 00:00:00 par GM
“Love is the bridge between you and everything.”
Rumi
Numéro : 50 -