
L’Automne vient à vous par derrière, vous le savez chaque soir, quand la lumière du jour vous laisse toujours un peu plus tôt que la veille. A la fin, même un peu à contrecœur, on s’habitue à sa présence, quand même discrète et finalement douce. L'automne est un temps de réflexion, d'une autre action. Les fruits mûris au soleil de l'été sont cueillis. Il apporte tout son calme apparent, les pensées se tournent vers ce qui était, la lumière aveuglante de l'été encore dans les yeux, la chaleur sur la peau qui comme des pleurs de sueur, la mémoire de la vie vécue. Avant de vivre ce qui sera.
L’automne ressemble à une poésie de Jorge Luis Borges…
Instants
Si je pouvais de nouveau vivre ma vie Dans la prochaine je commettrais plus d’erreurs Je serais plus bête que ce que j’ai été en fait je prendrais peu de choses au sérieux Je serais moins hygiénique, je courrais plus de risques, je voyagerais plus Je contemplerais plus de crépuscules, je grimperais plus de montagnes, Je nagerais dans plus de rivières, Je me rendrais dans plus d’endroits qui me sont inconnus Je mangerais plus de crèmes glacées et moins de fèves J’aurais plus de problèmes réels et moins d’imaginaires. J’ai été de ces personnes qui vivent sagement et pleinement chaque minute de leur vie Bien sûr que j’ai eu des moments de joie Mais si je pouvais revenir en arrière, J’essaierais de n’avoir seulement que de bons moments ne pas laisser passer le présent. J’étais de ceux qui ne se déplacent sans un thermomètre, un bol d’eau chaude, un parapluie, et un parachute. Si je pouvais revivre ma vie je recommencerais par me promener pieds nus dès les premiers jours du printemps et je continuerais jusqu’aux confins de l’automne… Je musarderais plus dans les ruelles, je contemplerais plus d’aurores et je jouerais avec plus d’enfants, si j’avais encore une fois la vie devant moi. Mais voyez-vous, j’ai 85 ans, et je sais que je suis en train de mourir.
Gianni Marsiglia, aux Urbains de Minuit
Allez, je file nager plus dans le mer et ressentir plus le vent dans les cheveux, maintenant.... j'ai gagné 32 ans de réflexion (85 âge de Borges - 48 mon âge) en une lecture.... yeah.....grazie