Une dystopie délirante qui critique patriarcat et phalocratie
Dans la République Démocratique de Bubunne, une dictature imaginaire pouvant être située Moyen Orient, les femmes ont pris le pouvoir.
L’histoire est une sorte de Cendrillon inversé où un jeune homme rêve de devenir le mari officiel (le grand couillon) de la Générale, fille de la dictatrice gâteuse du pays pour avoir plein de petites filles avec elle. Quand la Générale décide d’organiser un grand bal pour choisir son fiancé la belle famille de Jacky s’y oppose.
Exclusivement nourri d’une bouillie littéralement déversée par le robinet, chaque foyer de « gueusards » se compose d’une matriarche portant l’uniforme, d’un époux revêtu d’une tunique couvrant tout le corps (une sorte de burqa avec une laisse autours du cou).
Les hommes sont dominés par des femmes en armes qui les maltraitent, les sifflent dans la rue et les violent. Certaines scènes sont vraiment partiulièrement réussies et montre toute l'horreur de la domination qu'elle soit masculine ou féminine.
Inverser le language.
Le langage est, comme dans 1984, complètement au service du pouvoir en mettant féminisant les mots. "L'argenterie" à la place de l'argent, "Blasphèmerie" à la place de blasphème, la "magasinerie" à la place des magasins, "voilerie" à la place du voile, etc...
Au journal TV, la présentatrice dit "Bonjour à toutes". il est vrai que la règle d'orthographe qui dit que le masculin l’emporte toujours sur le féminin m'a toujours semblé une belle escroquerie et le film le montre.
La religion officielle est un culte aux chevaux, les chevalins. Selon Riad Satouf, les chevaux sont les bêtes les plus idiotes de la création. Ce culte montre avec dérision l'idiotie de toutes les religions qui au final ne servent que les plus riches.
Plusieurs scènes permettent de réfléchir aux clivages hommes femmes.
• La scène du bal fait penser à un ovule entouré de spermatozoïdes, la femme choisissant parmi une myriade d'hommes revêtus en burquas, c'est aussi surréaliste que drôle.
• La scène qui explique de quoi est faite la bouillie est vraiment un grand moment. D'autres nations veulent d'ailleurs l'acheter...
• Les scènes où les femmes tyrannisent les hommes les prenant pour des objets sexuels, inversant ce que vivent les femmes au quotidien.
• Toutes les scènes avec un Didier Bourdon survolté en rôle d'homme soumis.
Même si le film parfois divague un peu il est rare qu'un film Français s'aventure dans ces directions et soit aussi inventif.
Un trés bon film que je vous conseille Bubune, Bubune...