
Lenny Bruce Lenny, oh, Lenny…Oubliez Bedos, Coluche, Desproges. Vous qui rêvez le comique dévastateur, l’humour taillé à la lame de rasoir, sachez que le premier qui franchit les barrières de la bienséance et de la comédie fédératrice et politiquement correcte fut Leonard Alfred Schneider dit Lenny Bruce, juif, new-yorkais, marié a une strip-teaseuse et fils d’une comédienne, Sally Schneider dite Sally Marr, qui eut énormément d’influence sur sa carrière.
Il fut le premier a ridiculiser les pouvoirs en place, à parler de sexualité ouvertement, à utiliser les mots tabous à l’époque « shit » « fuck » « cunt ‘’ ( chatte ), « blowjob ( pipe) , à se moquer des élus ( « Eleanor Roosevelt a donné la chtouille à Mickey Rooney « , ce genre de choses…) Proche des jazzmen et des poètes beat, il se voulait un « Charlie Parker oral » de la même manière que Kerouac voulait « écrire comme Bird ». Ses longs monologues attaquant toutes les institutions morales, politiques et religieuses du pays lui valurent d’incessants tracas avec la police qui venait fréquemment interrompre ses spectacles. Ses nombreux procès lui coutèrent des fortunes, même s’il avait le soutien de gens qui l’admiraient comme Woody Allen, Bob Dylan, Jules Feiffer, Allen Ginsberg, Norman Mailer, William Styron, Frank Zappa ou James Baldwin. De plus, devenu héroïnomane, son addiction le rendait vulnérable. Ses propos sur les races choquaient par leur brutalité (il employait à foison les termes « nègre », ‘’ youpin’’, « espingouin », etc pour les vider de leurs sens péjoratif).
Il eut une énorme influence sur toute la contre-culture des années soixante, dont il resta un des modèles. Il est le maître de Bedos, Richard Pryor, Eddie Murphy, et bien d’autres. Un très beau film réalisé par Bob Fosse raconte sa vie, Dustin Hoffman qui l’incarne à l’écran mit 6 mois à se débarrasser du personnage après la fin du tournage tant il l’avait marqué…
Pour la petite ( et sordide ) histoire, lorsqu’il mourut en 1966, à l’âge de 40 ans d’une overdose dans les toilettes d’un club de jazz, la police remit la seringue dans son bras pour que la photo soit plus sensationnaliste…
Hey, Dieudonné, ton prédécesseur était un juif , ça te fait quoi , hein. How does it feel ? comme disait un autre juif célèbre…
Gilbert D’Alto, aux niçois qui mal y pensent