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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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Abécédaire des Urbains, lettre P pour Paris

 

 

P: Paris

 

Nuits parisiennes et certains beaux  jours

 

Ce garçon dans le métro de nuit à la tête biblique, byzantine, arrachée d’une fresque de Léonard. Quelle beauté, quel regard, quel sourire !  

Mac le bichon Maltais s’éplume sur le bitume de Barbes, une encore jeune Mama me crie : « Ça va bébé » et me voilà tout jeune arpentant les boulevards de Montmartre. Il est sympa le chien, on s’entend bien à flâner. C’est un bon compagnon Parisien.  

Dans la mansarde des bonnes d’antan où le ciel de Saint Germain défile à la lucarne, après quelque lectures qui parlaient d’homme et de merde, des incantations de Navajos qui m’ont donné la beauté et la joie, qui m’ont donné la beauté et la joie qui m’ont donné la beauté et la joie, qui m’ont donné la beauté et la joie, la beauté et la joie, la beauté et la joie. Avec au bec un beau bédot qui s’éffume. Je me retourne pour dormir sachant que je n’ai pas bouclé la porte. Égorgé tout d’un coup par Raskolnikov en quête de kopek.

Les murmures traversent la cloison, la caisse de la lucarne est baignée de gris clair. On distingue comme une gite, tout est feutré de noir. Un coin de ciel vaguement bleuté où passent imperceptiblement des formes blanchâtres. Ces voix étouffée qui se confient au cœur de leur privé. Reposant sur la couche, il me vient les pensées de Paris qui sont grises, qui sont bleues, ses rues peuplées de rouge de noir et de sang.                                                                                   

Sous les toits de Paris s’enroulent les paroles perdues qui s’en vont au néant, tandis que se consument les cigarettes oubliées baignant la pièce de leurs volutes fantomatiques. Sous les toits de paris pulse son sang.                                                                                                      

La stature élancée, la carrure dans l’embrasure, sourire penché, œil égrillard. La belle main tendue, le héros de toutes les pièces du théâtre fauche l’espace à coup de gestes larges. La voix s’échappe et te caresse, les mots te dépose la grâce. Dans l’antre de Deudon, Nadine y est la reine, les muses y sont les murs et les murs des nuages.                                                                                                           

Elle s’émerveille du marronnier qui donne les saisons, Nadine, du vol des étourneaux qui s’entrecroisent en figures kaléidoscopiques, des corbeaux de l’automne, du triolet des pinsons du printemps et quand elle s’étend les cieux de Paris défilent autour du sommet de sa tour Eiffel.

Séjour de jours toujours dans la ville éternelle. Les rues de Montmartre et un p’tit bouquiniste aux trésors inédits. Séjour de poètes que l’on croise. Un air de paris au mois d’août en janvier. Les lascars gentil Boulevard Barbes côté droit. Vaporisation de pluie sur les fruits et légumes de l’algérien mon frère Essine. Les rues qu’on dégringole, le métro aérien d’un dernier tango. Cet air Bilal qui lui va bien. Je m’égaye à vaquer au fil des poètes disparus et présents dans ce paris de février.                                                                                                                        

Les projets fusent. Mille possibles. Déambulations inutiles qui permettent de penser. Confusions des mémoires, recherches d’objets se trouvant sous nos yeux. Des noms de poètes mainte fois prononcés. Les bribes arrachées aux bouquins qui tapissent le pourtour. Un grand calme d’ébullition. Tournoient et planent sur de vielles armoiries, mille choses, mille image, mille idées chez Christian Deudon.                                          

Sur le sofa du loft Lové dans le bleu Doux janvier parisien. Farniente de la bute Les escaliers sont durs aux presque vieux Retour au douillet bercail. Calme d’après-midi derrière les portails Ce soir un ptit concert Un ptit pic-nic sur un zinc.

Paris devient débectant de racisme ; à une soirée de poésie mon amie Jamila s’est fait agresser par des propos racistes, si même les « poètes » s’y mettent. La marche manif pour tous bat son plein et dans les kiosques on voit côte à côte en plusieurs exemplaires des portraits photoshoppés d’Hitler embelli. Bref c’est affligeant le bruit des marches ressemble étrangement à celui des bottes !

©CeeJay

2014-02-03

 

2 commentaires
Le 2014-02-06 19:22:38 par Karla Paslac
Merci à toi, Jay Cee, pour ta poésie brute, sensible et lucide.
Prochaine chronique sur Bruxelles ?
Karla, belge et néanmoins urbaine des campagnes niçoises....
Le 2014-02-05 13:59:12 par CeeJay
avec le poète parisien Chris Bregaind sur la photo, merci de cette publication impressionnisteà tous les urbain
Jay Cee
Numéro : 57 -