Ami lecteur, ouvre ta gueule !

Parce que Les Urbains de Minuit sont un outil, nous vous donnons la parole.
Vos réactions seront lues et approuvées par notre sympatique comité de rédation dans les 48 heures.
Les propos racistes, xénophobes ou outranciers ne seront pas publiés.










CAPTCHA Image   Reload Image
Enter Code * :

ENREGISTRER
Numéro 61 - 07 septembre 2016
Inscrivez-vous à notre mailinglist :
aussi sur www.facebook.com/lesUdM

L'éthique est-elle l'ennemie de l'argent ?

 

COUP DE MOU

« 

Conférenciers : Cynthia Fleury (professeur de philosophie politique) et Grégoire Chertok (banquier d'affaires, associé de la banque Rothshild) Modérateur : Aude Lancelin (journaliste Magazine Marianne)

Grand amphi, salle pleine, Michel Onfray mon idole, a annulé au dernier moment ! Une déception de plus mais bon... sa remplaçante à l'air sympathique, inquiétude.

C'est Aude Lancelin qui lance le débat sur le retour de l'argent ennemi depuis le début de la crise en 2008. Alors que dans les années 80 la France découvrait le self-made-man (à la Tapie).

Le ton est lancé le débat sera donc politique et non idéologique, dommage.

Grégoire Chertok cite la déclaration du Président Hollande au Bourget : « Mon seul ennemi c'est la finance ! » et la juge facile et dangereuse, car ce genre d'idée peut monter une catégorie contre une autre et qu'elle désigne un bouc-émissaire.

Le comportement d'un petit nombre peut faire vaciller toute l'économie. On en avait eu un aperçu dans le passé avec les affaires politico-économiques françaises du Crédit Lyonnais (1990) et Stavisky (1934). La faillite de la banque Lehman Brothers en 2008 a fait chuter tout le système. Il faut prévenir plutôt que guérir, pourtant le monde bancaire était une des industries les plus régulées.

Il y a comportement frauduleux, faut-il plus de régulation, des nationalisations ?

Cynthia Fleury en philosophe, cite Rousseau : « Point de luxe. »

L'extrait : « le luxe peut être nécessaire pour donner du pain aux pauvres : mais, s'il n'y avait point de luxe, il n'y aurait point de pauvres. » Et il ajoute « le luxe nourrit cent pauvres dans nos villes, et en fait périr cent mille dans nos campagnes » (Dernière réponse, Œuvres Complètes, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, tome 3, page 79, note de bas de page)

Le changement de paradigme a eu lieu à partir des années Reagan en 81, le néo-libéralisme a asséché les ressources publiques et celles des ménages. On a vidé les caisses de l’État en compensant cette baisse de ressources. Voilà des mois que l'Europe s'épuise à chercher 110 milliards d'euros pour sauver la Grèce et le cumul de la fortune de 0,2 % des personnes les plus riches de la planète s'élève à 39 000 milliards de $ !

Il y a une loi en ce moment à l'assemblée sur la séparations des activités bancaires.

Le 19 février 2013 le projet de loi a été adopté en première lecture : Séparation des activités utiles au financement de l'économie des activités spéculatives.

http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta/ta0087.asp

Mais cela suffira t-il ? Depuis 30 ans la croissance c'est fini. Dans les vieilles démocraties il y a un déficit de croissance car il y redistribution sociale et la croissance des pays émergents se fait sur le dos des populations.

Est-ce une crise du système lui-même ? Est-ce la crise d'une croissance illimitée ?

http://www.roosevelt2012.fr/

« le collectif Roosevelt regroupe des femmes et des hommes aux parcours très différents, mais qui partagent tous le même sentiment d’urgence et la même envie d’agir pour la Justice sociale. Notre objectif est simple : utiliser tous les moyens possibles pour faire connaître du plus grand nombre et imposer à nos dirigeants 15 mesures radicales mais réalistes pour domp­ter les marchés financiers, lutter contre le chômage et construire enfin une Europe dé­mocratique, capable d’agir efficacement sur la mondialisation »

 

GC. Les endettements accumulés par les pays présupposent la croissance. Est-ce une erreur d'analyse ? L’austérité tue la croissance et la relance augmente l'endettement, ce qui enracine la crise financière qui se transforme en crise des dettes souveraines.

 

Question  : Quel type de finances publiques veut-on laisser à nos enfants ?

 

CF. 1800 milliards d'euros, c'est le montant de la dette publique en France. Il y a nécessité de ré-équilibrer, recalculer la dette. La part de l'endettement imputable à la politique est estimée à 1/5ème. (par le collectif national pour un audit citoyen de la dette publique http://www.audit-citoyen.org/)

On a une absence totale de réciprocité entre les différents acteurs, par exemple les états prêtent aux banque à 0,2% et les banques prêtent aux états à 5%...

Comme l'avait dit Roosevelt en 33 à Philadelphie : « Il faut dompter les marchés ! ». S'en sont suivies les 30 glorieuses avec la création de la Banque mondiale et du FMI .

FMI qui mettait récemment en place des plans d’austérité dont on connaît maintenant les conséquences...

Voilà, ils ont beaucoup parlé d'argent, de crise, de marché, de spéculation, de nécessité de réguler les marchés financiers, bref d'économie politique, de choses très consensuelles et à peine d’éthique, encore moins de l'éthique comme ennemie de.

La conférence aurait pu se nommer « l'éthique de l'argent » en fait, car l'argent est, et c'est tout ; on ne remet pas en question la valeur argent car c'est le pouvoir suprême aujourd'hui. Au secours ! personnellement j'aurais aimé une conférence sur « l'argent est-il l'ennemi de l’éthique ? », hors sujet.

« Parce que le problème de l'argent n'est pas son existence, mais le rôle qu'on lui laisse occuper dans les affaires humaines. » (Marianne N°825p88)

Pourquoi l'argent serait-il au dessus de tout ? L'argent nie tout d'en haut, de ce point de vue il est l'ennemi de l'éthique non ?

Je pense à ce reportage sur les ouvriers des usines Fenwick. Leur société, cotée en bourse doit augmenter sa rentabilité en permanence. Tout est étudié pour un rendement maximum, le nombre de pas est compté, les micro-pauses éliminées. L'ouvrier devient un outil comme un autre, optimisé, tel le sportif de haut niveau, au bord de la rupture. De plus, toyotisme oblige, il est tenu de participer à ces améliorations permanentes au niveau de son poste de travail, il doit s'impliquer dans cette course qui nie totalement son corps, ses rythmes, sa santé.

Où est le respect de la condition humaine ? Où est l'éthique ?

J'ose espérer que les 27 autres conférences ont été moins plates, je ne m'attendais pas à tant de consensus sur un sujet tel que « l'argent et l'éthique » surtout de la part du magazine Marianne. Serait-ce l'effet Nice ? l'effet « vieux » ? l'effet argent ?

Pascale Allegret, aux niçois qui mal y pensent

1 commentaires
Le 2013-03-08 21:49:24 par GIO
TRES TRES SOUVENT JE ME POSE LES MEMES 3 DERNIERES QUESTIONS ET CA,SUR PAS MAL DES SUJETS;
MERCI POUR CE BEL ARTICLE
Numéro : 5 -