COUP DE FOUDRE

Les Urbains de Minuit fêtent la Saint Narcisse ? Normal, donc qu’ils s’intéressent à cette création originale, entièrement locale, «Narcisse, Narcisse», opéra Hybride-Pop, sortie de l’imagination débordante de Clément Althaus.

Mais qui est Clément Althaus　?

Un artiste pluridisciplinaire, tour à tour auteur compositeur, interprète, comédien, vidéaste et à présent metteur en scène !　Issu du conservatoire national de Nice où il étudie l’art dramatique et le chant lyrique, il intègre en 2007 les scènes nationales et enchaîne les productions aux côtés de Daniel Benoin, Paulo Correia, Gaële Boghossian, Christophe Baratier, François Marthouret, Michel Boujenah, Cristiana Reali, EricPrat …

Rencontre avec un jeune homme dont le talent transversal illumine le paysage artistique local.

En mai 2012, l’opéra de Nice lui confie la composition d’une œuvre libre sur un format court. Avec l’ouvrage «Narcisse, Narcisse» il signe sa première mise en scène présentée à l’opéra de Nice le 9 juin 2013.

Comment a-t-il choisi le mythe de Narcisse ?

En fait le chef d’orchestre avec lequel il avait déjà collaboré lui a proposé pour terminer la saison lyrique de l’opéra de créer une œuvre à vocation du jeune public. Après avoir fureté autour des contes traditionnellement utilisés à ces fins, il s’est tourné vers Ovide et le mythe de Narcisse, un livret court, dont le héros est âgé de 16 ans et découvre la beauté tout autour de lui.

C’est ainsi que Clément et l’association START 361° (dont il est membre fondateur) se sont mis au travail d’arrache pied　! Il a fallu écrire la musique, gérer la mise en scène dénicher les chanteurs lyriques, s’atteler aux décors et costumes, et à la création de vidéos, indispensables à la tenue de ce projet ambitieux. Tout cela en moins d’un an !

Qui est Narcisse ? Pourquoi nous touche-t-il autant ?

Né de l’amour illégitime de Liriopé et du fleuve Céphise, Narcisse hérite de la beauté d’une nymphe dans un corps d’eau, fragile comme l’enfant qui ne connaît pas ses limites.

On ne retient souvent du mythe de Narcisse que le témoignage d’un amour centré sur soi-même. Le XXème siècle le diagnostique par le terme de «narcissisme», que nous utilisons dans le langage courant de manière péjorative.

Or la dimension poétique de l’œuvre aborde bien plus le thème du devenir humain et du passage à l’âge adulte : l’histoire de Narcisse est en fait une véritable quête initiatique. Il suffit d’admettre que nous ne sommes que le reflet de ce que nous pourrions être. Voilà une idée que nous avons tous déjà admise lorsqu’enfant nous avons fait l’expérience du miroir : notre reflet nous renvoie la promesse jubilatoire d’un avenir où les limites encore floues de notre corps seront clairement définies.

Narcisse ne se méprend qu’un instant sur le reflet qu’il découvre à la surface de l’eau. Il comprend vite que c’est de lui dont il s’agit. Il ne voit de lui-même que ce qu’il est à l’instant présent, mais pas le Narcisse qu’il pourrait devenir… L’idéal de lui-même ? Car au fond il éprouve immédiatement le besoin de coïncider avec cet idéal et n’admet pas de se contenter de ce qu’il est. Contrairement à l’enfant qui joue avec le miroir, Narcisse reste bloqué dans l’impasse de cette expérience traumatisante.

Alors Clément, heureux ? Mission accomplie : le résultat fut à la hauteur du pari et le jeune public, venu en nombre à l’opéra de Nice assister aux 3 représentations à la mi-juin, sembla fort intéressé, voire conquis. Clément et l’équipe ont répondu avec un plaisir évident aux questions pertinentes des jeunes adolescents. «Leur faire découvrir l’opéra pour la plupart d’entre eux, c’était la première fois, je suis touché que ce soit par le biais d’une œuvre issue de la mythologie et, qui plus est, chantée en latin, voilà qui était risqué et excitant», nous dit Clément. Le mélange des genres a une nouvelle fois fonctionné, mêlant le chant grâce à 2 jeunes prometteuses chanteuses lyriques issues du Conservatoire de Région, des images percutantes grâce à la vidéo imaginée et réalisée avec Paulo Correia et le savoir-faire des musiciens du Philharmonique de Nice.

«Les influences de musique actuelle, le parti prix d'une scénographie vidéo, l'iconographie moderne, le format court et la narration omniprésente en font un objet ludique parfait pour fédérer le tout public ou éveiller les non-initiés à l'opéra».　Il rappelle aussi　: «Narcisse est un opéra transversal aux sonorités de musique actuelle, de musique sacrée et de musique ethnique, composé pour un quintet à cordes, un piano et des percussions. L’histoire chantée en latin et sous titrée en français est adaptée du mythe de Narcisse pour trois chanteurs. Les décors oniriques projetés tout au long de l’ouvrage soutiennent le propos et la musique en temps réel.»

Cette œuvre, peu proposée et revisitée avec bonheur, est également à destination d’un public adulte.

Nouvelles représentations prévues ? Reprise envisagée à Nice ou au tout nouveau Théâtre Anthéa d’Antibes ? En tout cas pour la Saint Narcisse en guest star ! 

M.C. di Martino-Dhoste.

Livret sur un texte d'Ovide, musique et mise en scène de Clément Althaus

Création de l’Opéra de Nice pour petit ensemble vocal et instrumental

Direction : Frédéric Deloche

Livret, Mise en scène, univers sonore : Clément Althaus

Scénographie et costumes : Adrian Althaus

Création lumières : Bernard Barbero

Vidéo : Paulo Correia

Narcisse : Frédéric Diquéro – Ténor

Echo : Cécilia Porte – Soprano

Tirésias : Laetitia Karel – Mezzo-soprano

Contact　:

Clément　Althaus

http://www.clementalthaus.book.fr