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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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Vies de chiens : les nouveaux chiens de garde

 

COUP DE GUEULE

 

Continuons notre exploration de notre joli monde ultralibéral et de ses élites avec le très bon film "Les nouveaux chiens de garde" en 2012 de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat.

Le film qui fait suite au livre éponyme de Serge Halimi paru en 1997 et qui explique comment sont construites les actualités que l'on nous sert en boucle à longueur de JT. Il dénonce comment LCI créé de l'information qui va être reprise dans tous les JT puis les journaux nationaux puis régionaux. N'avez vous jamais été étonné, chers Urbains, qu'en passant de TF1 (chaine privée) à France Télévision (chaine publique) on est assailli exactement par les mêmes infos et dans le même ordre ?

Le film va bien plus loin et démontre la complicité des journalistes avec les différents pouvoirs de l'argent, de la politique et des médias.

Il montre comment :

  • TF1 appartient à Bouygues,
  • Europe 1, Relay,  Doctissimo, Marie Claire, Paris Match et 20 autres quotidiens, Gully appartiennent à Lagardère
  • Radio classique qui appartient à LVMH
  • Le Point à Pinault Printemps La Redoute
  • DirectMatin à Bolloré
  • Le Figaro appartient à Dassault

Puis l'amour de la  politique qui devient l'amour tout court : Anne Sinclair mariée à DSK, Béatrice Schonberg à Borloo, Marie Druker et François Baroin, Audrey Pulvar et Montebourg, Christine Ockrent et Couchner sont toutes devenues les compagnes d'hommes politiques.

Le film montre, preuve à l'appui, le joli club Le Siècle à Paris qui réunit la fine fleur des nos chers élites chaque fin de mois pour des diners mondains où les journalistes tirent leur pensée unique.

http://www.monde-diplomatique.fr/2011/02/DENORD/20132 

Puis le film s'attache à montrer le rôles des "experts", pas ceux de Miami ou de Las Vegas, mais ceux de la TV qui nous inondent de jolies théories toutes plus ultra libérales les unes que les autres : Christian de Boissieu (économiste), Jean-Hervé Lorenzi, Jacques Attali, Eli Cohen, Olivier Pastré, Dominique Reynié, l'inénarrable Christophe Barbier l'extraordinaire Michel Godet (le plus infâme de la bande ultra libérale), et enfin le super génial Alain Minc (super expert touche à tout).

Ces experts qui martèlent leur jolies théories néolibérales année après année, sont aussi présents en tant qu'administrateur dans des banques, des fonds spéculatifs, des entreprises du CAC40 mais sont toujours invités en tant que "maitre de conférence" ou tout autre titre universitaire.

A partir des années 80, la France, grâce à Tonton, veut devenir moderne et entre de plein pied dans le néolibéralisme. Les français sont contres. Alors on leur explique gentiment année après année qu'il vont perdre tout ce qu'ils ont aquis. Comment ? Grâce à nos sémillants experts et leur novlangue :

  • Il faut faire des réformes
  • Nous avons pris des retards ...
  • La peur du changement, un mal français
  • Le déclinisme, l'archaïsme.
  • On est au bout d'un cycle
  • Les français sont devenus hyper conservateurs.

Il sera alors impossible de remettre en cause :

  • La construction européenne telle qu'elle est actuellement
  • La mondialisation : la dérégulation de tous les marchés
  • Le démantèlement silencieux de l'état social
  • La création de la nouvelle oligarchie dont ils font partie.

Autre astuce pour nous enfumer : l'exemple étranger. Pendant 10 ans on nous a parlé de la Grande Bretagne et de ces choix courageux. Puis patatra en 2008 c'est la grande Crise Financière, qu'aucun expert autodéclaré n'avait vu venir. Pas même l'inénarrable Alain Minc : "l'économie mondiale est plutôt bien gérée" nous disait il 3 mois avant la Crise que nous subissons actuellement.

Du jour au lendemain exist l'Angleterre et l'Espagne (qui avait fait exploser sa bulle immobilière payée par l'Europe) et vive notre ancien ennemi : l'Allemagne qui, elle, a su faire les réformes courageuses (le smic à 750 euros, une casse sociale sans précédent).

Un système démocratique devrait sanctionner les experts qui pendant 20 ans nous ont dit qu'il fallait déréguler, constance dans l'erreur qui est accompagnée d'une constance dans l'indulgence, nos journalistes et experts sont toujours là à nous promulguer leur joyeuse pensée.

Le documentaire montre aussi les jolis parcours d'Alain Duhamel, Michel Field, Nicolas Demorand et Philippe Val et leurs brillantes carrières, grâce au Mercato journalistique. C'est pour cela que les présentateurs des talkshow invitent d'autres journalistes "concurrents" en permanence : pour trouver les meilleures places car ils n'ont aucune idée neuves, ils sont interchangeables.

Alors s'ils ne parlent pas des vrais sujets de quoi nous parlent ces gens ? Des sujets qui passionnent les foules : les faits divers et autres faits d'insécurité.

Les 10 dernières années le nombre de drames et de faits divers dans les médias a été multiplié par 4 !

Au pinacle de la hiérarchie des sujets sur l'insécurité galopante, la banlieue, ou plus joliment dit les "quartiers sensibles", tient une place prépondérante dans le marché à faits divers.  Le commentaire journalistique abandonne la réalité sociale et économique pour ne se focaliser que sur quelques sujets drogue, délinquance, violence et immigration.

Heureusement il y a toujours le contre exemple avec des policiers en robocop qui entrent la nuit pour sauver les braves gens.

Pourquoi ? Comme dit très bien le chanteur Marylin Manson "Faire peur çà fait vendre. Plus les gens ont peur plus ils consomment". L'information est donc devenue un moyen de faire sur-consommer. Consommer quoi ? Les produits des patrons de ces mêmes médias (qui sont tous affiliés soit dit en passant à les marchés publics).

Le film finit sur un constat amer : 30 ans de renoncement politique pour des médias indépendants au service des citoyens.

Enfin une trés jolie démonstration :


Franck Lepage - Langue de bois - Education... par rikiai

 

The Kingdom, aux niçois qui mal y pensent

1 commentaires
Le 2013-06-09 13:56:09 par serge grossvak
juste bravo !
Numéro : 11 -