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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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... et puis au moins la lutte sera belle.

(dessin : Francesca Acquaviva)

Je ne veux pas changer ma photo de profil FB les copains, je veux changer ce que je suis, profondément. Offrir une puissante métamorphose à cette boule de trouille qui voudrait ne plus jamais mettre le nez dehors. Souffler dans le dos de cette maman paumée qui ne sait pas comment protéger son enfant de la démence, de la haine, de la barbarie.
Je voudrais qu'un génie découvre que cette folie est une maladie. Une maladie curable. Qu'un remède miracle souffle de l'humanité dans le regard de ces machines à tuer.
Je voudrais m'asseoir sur l'épaule de ces hommes fous, chanter une comptine à l'enfant qu'ils étaient. Une comptine qui parle d'amour, de simplicité, de pardon, de réalité, puis les chatouiller, les faire rire et qu'ils restent à jamais sur cette lancée.
Certains peuples ne rient plus depuis si longtemps qu'on finit par ne plus remarquer ce silence de mort et je crois qu'on a juste la trouille de devenir ce peuple là pour les autres. À force, c'est un peu comme si ça nous pendait au nez...
Cette ombre qui approche et qui nous fait peur, c'est celle du monstre qui dévore depuis longtemps déjà d'autres populations alentours. Jusqu'alors, on regardait timidement nos pieds dans nos vies toute pleines de Je. Nous sommes humains mais nous sommes avant tout des animaux. Notre instinct nous pousse à l'égoïsme, il nous met des œillères qui nous permettent d'avancer, de nous reproduire, de projeter notre espèce dans l'avenir. Certains s'étaient presque habitués à la vision des corps sans vie des enfants des autres, des bouches tordues et grandes ouvertes des mères qu'on n'entend de toute façon pas crier sur le papier glacé. Aujourd'hui, ce sont ces mêmes personnes qui s'apitoient déjà sur leur quotidien si peu chamboulé. Ceux-là même qui demandaient aux peuples persécutés de ne surtout pas venir manger leurs restes et qui n'accepteraient pourtant jamais d'être rejetés si leur tour devait arriver.
Pour l'heure, ce qui me fait paniquer, c'est cette inhumanité, ce manque total de règle, cette cruauté facile, cette barbarie gratuite au nom d'une démence insondable.
Du coup je sais pas... Puisqu'il n'y a de toute façon pas de règle, alors aimons nous juste comme jamais. Donnons une importance démesurée aux choses positives.
Voir cet élan global est de loin la seule chose qui me réchauffe, qui me donne de l'espoir et qui m'empêche de dire que la race humaine n'en vaut définitivement pas la peine. Je vous lis et je vous aime. Vous êtes tous si BEAUX à être touchés, à vouloir en parler, à sortir de votre zone de confort pour dire ce que vous avez sur le coeur, à vous soucier de l'autre, à être humain de la plus belle des façons. Je voudrais que l'on soit contaminés durablement par ce mouvement, qu'il ne s'arrête pas à la frontière. C'est très naïf, mais tant pis, ça sent trop bon pour ne pas au moins être espéré. L'amour ne résoudra pas tout, c'est certain, mais ce sera toujours ça de gagné... et puis au moins la lutte sera belle.

 

Elisa Sanz

1 commentaires
Le 0000-00-00 00:00:00 par Guilvinec
Beau texte,lucide et genereux,oui il faut lutter contre les egoismes .
Oui avec l amour pouf l autre,la lutte sera belle.
Numéro : 58 -