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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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Villes : les frontières (in) visibles

Street art Banksy, à Gaza

 

Amis UdM, vous pensez que l'espace urbain est forcément un espace plus démocratique qu'un autre, et que le monde du 21ème siècle a le visage du futur ? not exactly.... Nous vivons dans un passé qui englue, et fabriquons un futur urbain qui paralyse. Petit tour du monde pour appuyer nos dires :

Certaines villes en Russie et dans l'ex Union Soviétique sont des villes fermées, survivances de guerres de toutes sortes.

Dans le passé de l'Asie, il y a eu deux pays fermés, la Chine et la Birmanie. Aujourd'hui  la Corée du Nord est fermée à 100 % depuis 1954. C'est un pays communiste et ultra militarisé (en décembre 2013 la Corée du Nord a commencé à tester des missiles à longue portée, malgré l'interdiction du bloc de l'Ouest). Les  Nord-Coréens fuient leur pays et les spécialistes estiment  qu'il y a 100 000 Nord-Coréens clandestins présents en Chine. Il y a de plus en plus de Coréens du nord qui peuvent sortir pour faire leurs études en Chine,  en France, en Grande-Bretagne, en Suisse et dans d'autres pays d'Europe, avec l'obligation de revenir ensuite pour déveloper leur pays. Depuis les années 1990, plus de 10 000 Nord-Coréens partent chaque année pour l'Extrême-Orient russe dans les camps de déboisement et des chantiers de construction afin de payer la dette nord-coréenne à la Russie...

L'Afrique connaît aussi les villes fermées : ce sont celles formées autour des usines occidentales et chinoises au Tchad, Niger, Liberia, Soudan du Sud, Guinée etc... : un centre de production, des expatriés qui y travaillent, la population locale comme domestiques, les uns totalement coupés des autres, le dollar y circule et des grilles et des murs clôturent ce petit monde de blancs. Cette réalité s'ajoute à tous les autres méfaits  perpétrés par ces entreprises : acquisition de terres à grande échelle, déchets toxiques,  meurtres et autres abus...

En continuant notre tour du monde de cette réalité totalitaire, quelle qu'elle soit, Gaza est le terrible exemple de la ville fermée martyre, et Israël vit entre un mur et des checkpoints.

En Europe les villes fermées appartiennent au passé des guerres : le mur qui séparait la ville de Nice de la mer sous l'occupation allemande, les fermetures des villes de Florence, de Rome et  bien d'autres, avec la chasse à la nourriture, le marché noir, le travail obligatoire etc...

Quid de ces frontières urbaines en France aujourd'hui ? Les contrôles et la surveillance des autorités publiques sont extrêmement élevés, mais ils sont devenus invisibles : les habitants savent qu'ils sont surveillés et, avec la prochaine loi sur le Renseignement, sur écoute, mais l' habitude est prise qui fabrique une normalisation émotionnelle. Quand il y a une vidéo surveillance dans une ville on n'en connaît ni le niveau, ni les limites.

Une autorité ferme un territoire de manière visible ou invisible pour des raisons de protection (de la propriété, du secret, des citoyens). Les habitants d'une ville sous surveillance ont plus de sécurité mais moins de liberté. En dehors des zones sécurisées il y a plus de liberté mais les personnes doivent s'occuper elles-mêmes de leur sécurité.

Nous nous croyons libres ? Cherchons et trouvons les limites de notre liberté : nous en connaîtrons alors son degré réel ...

 Ceux qui ne bougent pas ne sentent pas leurs chaînes. (Rosa Luxembourg)

Collectif / International

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