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Numéro 61 - 07 septembre 2016
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Étrangers, ici et là

Pendant notre séjour à Nice comme étudiantes italiennes en langue française, nous avons remarqué la très forte présence des immigrés. Chez nous, à Milan, il y a aussi beaucoup d'immigrés mais qui ne viennent pas essentiellement du Maghreb comme ici à Nice, ils viennent aussi d'Asie et de l'Est de l'Europe.

 À notre avis les immigrés représentent une grande partie de la population niçoise et, auprès des Français que nous avons interrogés, ils ont une image de "mauvaise vie" c'est à dire de (petite) criminalité, que nous avons constatée nous-mêmes.  Mais c'est aussi un cliché qui cache une réalité plus profonde, celle de familles qui luttent chaque jour pour boucler les fins de mois. À Nice les étrangers sont marginalisés pas seulement du point de vue économique et social, mais aussi territorial. Par exemple l'itinéraire du tramway termine avant la banlieue où beaucoup de ces populations habitent. À Milan au contraire, tous les moyens de transports arrivent partout...y compris dans les banlieues !

La notion d'identité nationale est beaucoup plus évidente en France qu'en Italie ; en France on peut obtenir la nationalité française par "jus sanguinis" droit du sang (un des deux parents est français) et  par droit du sol "jus soli" (qui est né en France de parents étrangers nés à l'étranger  la reçoit sur demande, ou automatiquement quand il devient majeur après cinq ans de résidence. )

La nationalité italienne repose en tout premier lieu, et c'est un des rares pays en Europe, sur le critère du "jus sanguinis".  Pour toutes les situations, c'est plus compliqué : un fils d'étrangers né sur le sol italien obtient la nationalité seulement sur demande entre 18 et 19 ans cf http://www.pratomigranti.it/index.php?pos=1&id_sezione=39&id_lingua=4. Dans les autres cas (mariage ou résidence) c'est presque la même chose qu'en France, bien qu'en Italie la bureaucratie ralentisse fortement le processus. L'ancienne ministre de l'intégration Cécile Kyenge, avait renouvelé en 2013 la proposition d'introduire un droit du sol "tempéré": les parents étrangers d'enfants nés en Italie devraient prouver qu'ils sont en situation régulière, qu'ils résident dans le pays depuis plusieurs années. La ligue du Nord, mais également le populiste Beppe Grillo s'y sont opposés. 

En France, même si les immigrés sont francophones (parce qu'ils proviennent d'anciennes colonies), même s'ils sont de nationalité française, même de la deuxième génération, ils ne se sentent pas complètement français.  En Italie, les immigrés et les enfants d'immigrés ne se sentent pas italiens, parce qu'ils ne le sont pas !

À notre avis l'immigration est un outil fondamental pour le développement des sociétés et des personnes, par les échanges culturels : recevoir les étrangers est un moyen idéal de connaître la diversité et de l'utiliser pour s'améliorer.

Don't forget Prévert : Être ange, c'est étrange, dit l'ange... 

 

Les jeunes intellos de Milan aux Urbains de Minuit

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