Qu ‘est ce qui nous définit en tant que « personne » ?
En faisant un peu d’étymologie j’ai découvert que ce mot dérive de "persona" signifiant ( en latin : personare, per-sonare : parler à travers ) il désignait le masque que portaient les acteurs de théâtre.
Le masque.
La personnalité serait donc un masque; on pourrait se demander ce qu’elle masque ? Mais avant de plonger dans les abysses du Soi, questionnons plutôt la surface des choses . Méfions-nous des clones mais souvenons-nous des sages paroles de Raël "Nul pèlerin ne parvient au royaume de l’ Agartha sans avoir d’abord traversé les moultes strates de l’écorce terrestre." Amen !
Le masque est une chose qu’on peut choisir, qu’on peut changer & qu’on peut ôter.
Pensez vous que ces caractéristiques puissent s’accorder avec le concept de "personnalité" ?
1/ je veux mon neveux
2/ faut voir …
3/ je choisis un autre article du journal
Sous le masque se cache l’acteur. Et quand le regard de son auditoire finit par le définir, la solitude s’installe. Certains se retrouvent captifs d’une image que les autres ont forgé d’eux & par peur de décevoir leurs innocents bourreaux, ne tentent même pas de fuir .
" RIP Homme au masque de fer".
quelques choses - extrait d' eyes wide shut , kubrick 99
Mais si la vie est un théâtre alors pourquoi prendre cette farce si au sérieux ?
J’aime considérer ça comme un jeu dont on devrait découvrir les règles, avec pour seul indice : " joie" et contre " joie", l’exaltation de notre âme comme baromètre. Tâtonnons, quitte à nous brûler parfois les doigts, soulevons le voile d’Isis comme un rideau de Théâtre, improvisons, tombons & relevons nous sur les planches de ce vivant spectacle… jouons, mais de grâces, ne faisons pas les morts !
Ne considérons pas une image arrêtée de nous comme étant nous .
Faisons plutôt la promesse d’essayer de nous définir par nos possibles futurs plutôt que par le passé . La vie ne peut être scellée et elle marche, telle un cow-boys, "droit vers l’ horizon".
S’épanouir, c’est se transformer, rien n’est arrêté dans la nature, la " vie " est mouvante et pour pénétrer son mystère, il faut se fondre dans ses élans. Dans une danse serrée & confuse, se transformer au contact de ses vagues.
Le système n’est pas la vie ! Prenons garde de ne pas devenir les victimes passives d’une odieuse mécanique extérieure à nous. Vivre c’est aussi résister !
L’ Acteur est voué à l’action, quant au spectateur… il ne joue pas le jeu. N’acceptons pas de nous laisser figer par le regard d’autrui. Si l’autre ne regarde pas avec amour, alors il se transforme en méduse, accorder de l’importance à son regard c’est courir le risque de se changer en pierre.
C’est à nous seul qu’il appartient de déterminer qui nous sommes "ici & maintenant".
Mais on ne peux remplir qu’ un verre vide, disait le vieux sage , et souvent notre conditionnement fait obstacle à de nouveaux apprentissages & au saint abandon . L’idée que l’ on se fait de soi n’ est pas en accord avec la possibilité de certaines expériences . C'est la "persona" jungienne.
Notre personnalité veut survivre, elle se défendra par tous les moyens, ne pouvant pas croire qu’elle n’est qu’une invention, une simple histoire qu’on se raconte …
Mais si le souvenir d’instants vécus est responsable de ce que nous sommes ; peut être qu’en allant volontairement vers de nouvelles expériences intenses et bouleversantes parfois aux antipodes de ce qu’on penserait désirer & en encodant de nouveaux souvenirs, on pourrait se redéfinir sous des traits nouveaux ? Traçant de nouveau chemins synaptiques pour une meilleure appréhension de la vie.
S'essayer à 1000 vies et se libérer du jugement par la vision transparente de 1000 regards, percevoir au sein de la multitude tout le mystère de l’Unité.
"Deviens ce que tu es" nous enseignait une publicité pour parfum. Nous devons cette phrase à Pindare, un poète lyrique grec qui vivait il y a 2.500 ans. La citation exacte est : "Deviens ce que tu es, quand tu l'auras appris."
Est-il possible qu’en désirant être nous devenions l’objet de notre désir ? Suffirait-il de le vouloir « vraiment » ?
Les techniques de jeux de l’Actor Studio ne sont pas loin non plus de celles des arts magiques : visualisation d’objet imaginaire–manifestation d’une émotion choisie en revivant le souvenir associé...
Et si la vie était un théâtre magique voué à la découverte du Soi ?
Le théâtre de la cruauté dont parle Artaud (in le théâtre & son double ) trouvera peux être un jour sa vrai place dans la vie ? dans l’ instant ?
En attendant voici une suggestion personnelle pour passer un week end expérimental :
- Sacrifier un bouc à Pan au milieu d’un rassemblement vegan, aller s’en confesser sincèrement devant le pape à Rome, en partant : arracher le bling bling d’un cardinal & lui mettre un soufflet en disant : "c’est de la part de Jésus". Puis s’enfuir en évitant les lances projetées par la Garde Suisse & aller faire des claquettes sur une jambe en haut du Kilimandjaro .
On risque peut-être de vous prendre pour un fou. Mais qu’est ce que la folie sinon une maladie qu’a crée la norme ? Et qu’a-t-elle donc crée d’autre si ce n’est la maladie ? le génie ?
Qu’importe la façon, essayons-nous à vivre. Sans crainte du jugement– osons – voulons – désirons – mourrons & renaissons sans cesse à nous même dans une apothéose des sens sous le baptême éternel de la Grâce.
Vos contemporains ne vous reconnaîtrons peux être plus & jugerons…mais sous le règne de l’ Amour qu’importe l’avis des dissidents ? Quand on aime on ne compte pas, on ne juge pas, on ne fait ni mal ni bien, l’amour est au dessus de ce genre de considération.
Consolons-nous dans l’ Amitié de nos « semblables » par cela j’entends, ceux avec qui nous jouons le spectacle. Peu importe la multitude de masques dont nous nous vêtirons et dévêtirons, ils sauront toujours nous reconnaître … entre braves bêtes c’est comme ça.. Et si un vent de folie nous prend, on lèvera gentiment la patte pour pisser sur la maison de nos juges, couvrant ainsi l’odeur de naphtaline émanant de leurs vies rangées .
Oeuvrons à nous libérer de l’illusion, pas à devenir une gentille bête sociale au parfait contrôle d’un soi factice. Vivons & tentons de découvrir ce que c’est de vivre.
Un sage disait "la vérité n’est pas au bout du chemin , la vérité c’est le chemin" . Au chiotte les "statues" & discours de commémoration ! Au marbre fleuri & à la morte reconnaissance de la plèbe préférons l’Amour que nous voue la Vie ! Elle nous incite à « être », nous pousse à l’expérience. Elle est l’artisan de ce que les pythagoriciens appellent « coïncidence » & les sophistes « hasard » . Nous sommes ses enfants, son héritage . Elle provoque la rencontre des cœurs par ses florissantes moissons, & par les formes que prend la nature nous murmure ses secrets . Elle nous guide, s’exprime dans une langue à la simplicité cristalline … à l’instant même … sur cette bonne vieille planète bleue la vie suit son cours . Et au bord de la méditerranée :
- les mains tremblantes d’un botaniste rangent dans son herbier la signature numérique de la Nature entière " π " tandis que sa femme tombe, foudroyée par une nouvelle compréhension fractale du cosmos, à la vue d’ un chou romanesquo, sans se douter , qu’ au premier étage, son fils, un étudiant en herbe, s’ adonne au joie de la Marie Juana pour la première fois & décide en recrachant la fumé de délaisser toute ambition au profit d’ une vie immédiate , intense & spontanée
- leur voisin, lui, nettoie sa piscine. En passant son filet il se fond avec le Tao & fait l’ expérience de l’ Harmonie , sait qu’il est une goutte d’ eau dans l’océan & comprend la réaction ondulatoire liée à chacun de ses gestes
- de l’ autre coté de la rue : Un CRS se gratte les couilles, il a chaud dans son uniforme à la con & pense à changer de métier .
- un lecteur vient de terminer ce billet maladroit , il v ……………………………………..
Et si le Grand Art c’était de vivre ?
Ami lecteur Urbain ,
Merci de t’être perdu avec moi.
Harpocrate
Merci Harpo, un manifeste par semaine éloigne le médecin. (et bien d'autres choses encore)